lecture du lundi (sept20-juin21)

divagations littéraires

Extraits de Lignes de Crêtes, promenades littéraires en montagne
La montagne suisse a attiré un nombre impressionnant d’écrivains venus du monde entier. L’ouvrage se propose d’explorer les relations très riches entre le paysage et la littérature, à travers vingt randonnées en montagne dans toute la Suisse.
Éditions Noir sur Blanc
1/4 — 31 mai 2021 — Extraits de Lignes de Crêtes, promenades littéraires en montagne

> Suite, mercredi 2 juin 2021
3/4 — 7 juin 2021 — Extraits de Lignes de Crêtes, promenades littéraires en montagne

> Suite, mercredi 9 juin 2021
24 mai 2021 — Extraits de Attache le coeur (instantanés camerounais) de Nicolas Fargues
« Ici, la galère, la vraie, tu fais avec. Les galères de transport, de job et de dot, les galères d’un peu tout et n’importe quoi, tu fais avec. Ton avenir aussi boîteux que la qualité du courant fourni par la compagnie nationale d’électricité, tu fais aussi avec. En Europe, les bonnes âmes nous plaignent : mais comment pouvez-vous accepter de vivre dans des conditions pareilles ? »
En quinze récits et portraits à la première personne, Nicolas Fargues propose une formidable radiographie intime, personnelle, de la culture et de la société camerounaise, jusqu’à la satire féroce du « néocolonialisme deux points zéro… 
Éditions P.O.L

> Suite, mercredi 26 mai 2021
17 mai 2021 — Extraits de L’écharpe rouge de Yves Bonnefoy
Ce poème, si c’est là le mot qui convient, n’était pas un simple début de pensée, s’offrant à la réflexion, mais un texte qui existait comme tel, jusqu’en sa moindre virgule, et auquel je n’avais pas plus le droit de toucher que s’il était l’œuvre de quelqu’un d’autre. Un texte, la production de je ne savais qui en moi. Et aucun moyen, il fallait bien finir par s’y résigner, pour que des idées conçues à niveau conscient, et venues plus tard, puissent prendre pied dans «L’écharpe rouge». 
Éditions Mercure de France

> Suite, mercredi 19 mai 2021
10 mai 2021 — Lecture de Les Cygnes sauvages de Kenneth White, traduit de l’anglais par Marie-Claude White
Chroniques martiennes (titre original : The Martian Chronicles) est un recueil de nouvelles de science-fiction publié pour la première fois aux États-Unis en 1950 chez Doubleday.
Le livre est composé de nouvelles parues dans des magazines entre 1945 et 1950 ainsi que de nouveaux textes écrits spécialement pour le recueil, dont l’action se déroule sur la planète Mars. Chaque nouvelle, à laquelle est associée une date, raconte une histoire qui s’intègre à une histoire globale que l’on lit comme un roman.
Éditions Grasset
3 mai 2021 — Lecture de Kiki Kogelnik. Les cyborgs ne sont pas respecteuses avec des textes de David Lemaire, Sarah Petrucci, Marie Gaitzsch et Jill Gasparina

Kiki Kogelnik a été dernièrement exposée à La Chaux-de-Fonds.
Claude Thébert lit aujourd’hui sa trajectoire d’artiste; en ces temps de questionnements il est précieux de lire des gens qui ont pu dire à un moment de leur vie: je fais ce que je veux (- à quel prix)…

En 1961, Kiki Kogelnik quitte son Autriche natale pour s’installer à NewYork. Ce changement de continent s’accompagne d’un changement de style. Ses œuvres toujours plus colorées délaissent l’abstraction pour aborder la question du corps, sous différents angles : social, médical et technologique. De manière critique, elle observe que les corps façonnés par la société de consommation s’en trouvent dénaturés. Ils perdent tout relief, jusqu’à devenir des enveloppes vides et interchangeables. Sur la scène artistique du pop art, Kiki Kogelnik obtient une reconnaissance elle aussi ambivalente : elle est saluée comme une égérie de l’avant-garde, sans pour autant que son travail ne rencontre un important succès commercial.
Jusqu’à de récentes redécouvertes en histoire de l’art, le pop art a été considéré comme un mouvement presque exclusivement masculin. Le féminisme discret mais résolu de Kogelnik en faisait une figure marginale. Il convient aujourd’hui de saluer son travail pionnier ; à la fois grave et léger.
Éditions Art et Fiction
26 avril 2021 — Lecture de Chroniques martiennes de Ray Bradbury, traduit de l’américain par Jacques Chambon et Henri Robillot
Chroniques martiennes (titre original : The Martian Chronicles) est un recueil de nouvelles de science-fiction publié pour la première fois aux États-Unis en 1950 chez Doubleday.
Le livre est composé de nouvelles parues dans des magazines entre 1945 et 1950 ainsi que de nouveaux textes écrits spécialement pour le recueil, dont l’action se déroule sur la planète Mars. Chaque nouvelle, à laquelle est associée une date, raconte une histoire qui s’intègre à une histoire globale que l’on lit comme un roman.
Éditions folio/ SF

> Suite, mercredi 28 avril 2021
19 avril 2021 — Lecture de L’Aplatissement de la Terre de Leslie Kaplan
« Tout le monde s’en souvient : ce matin-là au réveil la nouvelle tournait en boucle, quelqu’un était tombé en dehors de la Terre. Pas dans un trou, pas dans une crevasse, pas dans un abîme. »
Ainsi commence le nouveau conte politique, drôle et cruel de Leslie Kaplan, L’aplatissement de la terre, dans la même veine que Désordre. Un ensemble de cinq textes sur le même thème : le monde dans lequel nous sommes est un monde devenu « plat », aplati par le système dominant. Leslie Kaplan imagine, de façons différentes, plusieurs réponses à ce monde, à la recherche d’une « issue » pour reprendre un terme de Kafka. On peut se servir de rêves, de films, ou de livres, de musiques, on peut faire des rencontres, comme cette femme qui « sort du cinéma », ou au contraire se laisser envahir par un « ennemi invisible ». Mais le possible et le commencement sont là, et c’est toujours « encore une fois le monde ».


Éditions P.O.L.

> Suite, mercredi 21 avril 2021
12 avril 2021 — choix de textes tirés de différents ouvrages de Philippe Jaccottet
Jaccottet écrit des vers et de courtes proses par lesquelles il s’attache à retrouver un rapport à la nature et au monde. À la recherche de la parole la plus juste possible, il tente de préserver l’émotion face aux choses vues, en travaillant à la fois sur le perçu et le ressenti ; c’est ce qui explique que sa poésie soit empreinte à la fois de simplicité et de mystère. Le poème en reste au « presque », se tient sur le seuil, sur le point de nous faire accéder à la joie éprouvée face à la beauté de la nature. Outre les poèmes et les essais, l’œuvre de Jaccottet se compose aussi de carnets de notes, qui constituent pour lui une forme alternative de la poésie. Le tout est marqué par une modestie et une retenue, qu’il résume lui-même par la formule « L’effacement soit ma façon de resplendir ».

> Suite, mercredi 14 avril 2021
5 avril 2021 — Lecture de Gloria Vinyl de Rose-Marie Pagnard
Porter en soi une amnésie comme une petite bombe meurtrière, avoir cinq frères dont un disparu, vivre chez une tante folle de romans : telle est la situation de Gloria, jeune photographe, quand elle tombe amoureuse d’Arthur, peintre hyperréaliste, et d’un Museum d’histoire naturelle abandonné. Dans une course contre le temps, Gloria et Arthur cherchent alors, chacun au moyen de son art, à capter ce qui peut l’être encore de ce monument avant sa démolition. Un défi à l’oubli, que partagent des personnages lumineux, tel le vieux taxidermiste qui confond les cheveux de Gloria et les queues de ses petits singes. Avec le sens du merveilleux et le vertige du premier amour, Gloria traverse comme en marchant sur l’eau cet été particulier.
éditions zoé

> Suite, mercredi 7 avril 2021
29 mars 2021 — Lecture de Des chocolats pour le directeur de Sławomir Mrożek, traduit par Grażyna Erhard
Des chocolats pour le directeur est un petit cadeau à déguster. Un ensemble de micro-nouvelles où voisinent humour et satire, absurde et anxiété.
Le personnage principal du recueil, le Directeur, est entouré de ses indispensables (et modestes) collaborateurs : le Chef de service, le Comptable, le Magasinier, le Conseiller, sans oublier le Stagiaire, inévitable souffre-douleur. Tout ce petit monde est très occupé à régler des problèmes inexistants, à inventer des stratagèmes ineptes et à respecter l’autorité du chef. L’humour ravageur de Sławomir Mrożek n’épargne rien ni personne : l’individu livré à la bêtise, naviguant ferme dans un océan de faux-semblants et de lieux communs, affronte le milieu semé d’embûches de la Pologne du socialisme triomphant.
Ces perles humoristiques admirables de concision sont toujours d’actualité et feront les délices des lecteurs d’aujourd’hui.
éditions noir sur blanc

> Suite, mercredi 31 mars 2021
Cycle S. Corinna Bille
15 février 2021 — Lecture de Toute une vie à écrire de Sylvie Neeman, illustré par Albertine

Dans ce récit écrit à la première personne par Sylvie Neeman, grande amoureuse de l’œuvre de l’écrivaine et admiratrice de la femme libre qu’elle était, le lecteur entre dans l’intimité de Corinna Bille sur la pointe des pieds. Sylvie Neeman a su capter l’âme de Corinna qui gardera tout au long de sa vie la capacité d’enchantement et d’étonnement de l’enfance.
éditions La Joie de lire
Cycle S. Corinna Bille
22 février 2021 — Lecture de Le Cavalier vert et La petite danseuse et la marionnette de S. Corinna Bille, tirés du recueil Marietta, l’ours et le cavalier, illustrations Mirjana Farkas

La petite danseuse et la marionnette raconte l’histoire d’une danseuse si petite, qu’elle habite dans une poche d’où elle ne sort que pour danser, lorsque son maître l’exhibe dans les foires. Dans Le petit cavalier vert, S. C. Bille conte l’aventure d’un petit bonhomme de bois trouvé par hasard par une petite fille lors d’un déménagement…
La délicatesse de l’écriture de Corinna sied à merveille à la fantaisie et la poésie de ce monde imaginaire cher à son cœur. Entre fantastique et nostalgie !
éditions La Joie de lire
Cycle S. Corinna Bille
1er mars 2021 — Lecture de Le Chat qui voulait trop de choses
de S. Corinna Bille, tirés du recueil Les Rêves, illustrations Meryl Schmalz
Le rêve, la porte de l’imaginaire La frontière entre le monde des songes et la réalité n’est jamais aussi fine que dans Les Rêves, nouvel opus de la collection La petite bibliothèque de Corinna. Les sept nouvelles qui composent ce recueil mettent en scène des personnages que le sommeil emmène au Pays des Merveilles. 
éditions La Joie de lire
Cycle S. Corinna Bille
8 mars 2021 — Lecture de Le Sourire de l’araignée
de S. Corinna Bille, tirés du recueil Les Amours, illustrations Anna Sommer
Sous la plume de Corinna Bille, la tendresse se fait toujours un peu grinçante, comme pour mieux cerner les affres cruelles du sentiment amoureux. À travers quatre nouvelles où onirisme et réalité se côtoient dans une savoureuse harmonie, la grande figure féminine des lettres romandes explore les différentes formes que peut prendre l’amour. 
éditions La Joie de lire
Cycle S. Corinna Bille
15 mars 2021 — Lecture de Le Rêve endormi des faubourgs fabuleux
de S. Corinna Bille, tirés du recueil Les Rêves, illustrations Meryl Schmalz
Le rêve, la porte de l’imaginaire La frontière entre le monde des songes et la réalité n’est jamais aussi fine que dans Les Rêves, nouvel opus de la collection La petite bibliothèque de Corinna. Les sept nouvelles qui composent ce recueil mettent en scène des personnages que le sommeil emmène au Pays des Merveilles. 
éditions La Joie de lire
Cycle S. Corinna Bille
22 mars 2021 — Lecture de La vilaine comédienne
de S. Corinna Bille, tirés du recueil Les Métamorphoses amoureuses, illustrations Pierre Wazem
À qui appartient ce délicat parfum qui envoûte un prince au point qu’il suive cette fragrance jusque sur une île enchantée ? Malgré sa laideur extrême, une comédienne rencontra-t-elle quelqu’un pour voir plus loin que son apparence physique et l’aimer véritablement ? Une fée peut-elle rester mariée toute sa vie à un simple berger ? Par quel sort une souris tombe-t-elle amoureuse d’un chat ?Les quatre récits qui composent Les Métamorphoses amoureuses explorent l’amour, l’un des thèmes de prédilection de S. Corinna Bille. Mais, avec cette grande figure des lettres romandes, la magie n’est jamais bien loin. Et l’on peut lui faire confiance, ainsi qu’à son humour délicieusement grinçant, pour que la chute des nouvelles nous surprennent et nous sortent de notre zone de confort.  
éditions La Joie de lire
Lecture de Rêves de rêves d’Antonio Tabucchi, traduction Bernard Comment — plusieurs épisodes
«Le désir m’a souvent gagné de connaître les rêves des artistes que j’ai aimés.»
En utilisant l’écriture comme messagère de l’impossible, Antonio Tabucchi se met à la place des écrivains ou peintres ou musiciens qu’il admire.
Chaque rêve est ainsi un hommage aux artistes évoqués, mais aussi une clé d’interprétation et une métaphore pour comprendre le signe du destin qu’il y a dans leur vie.
Éditions Folio Gallimard

Episode 1/4, mercredi 20 janvier 2021

2/4 – 1er février 2021 — Lecture de Rêves de rêves d’Antonio Tabucchi, traduction Bernard Comment

Episode 3/4, mercredi 3 février 2021

4/4 – 8 février 2021 — Lecture de Rêves de rêves d’Antonio Tabucchi, traduction Bernard Comment
Manifeste incertain 2Avec Nadja, André Breton, Walter Benjamin sous le ciel de Paris de Frédéric Pajak — plusieurs épisodes
Paris, 1926. Walter Benjamin s’éprend de la capitale, mais celle-ci ne le lui rend pas. Incompris, méconnu, il y crève de solitude, ce qui ne l’empêche pas d’entreprendre l’œuvre de sa vie. Cette même année, André Breton rencontre Nadja, qui devient son héroïne et l’entraîne dans une ville de hasard et de merveilleux. Pourtant, l’histoire finira mal. De son côté, chaque nuit, Ludwig Hohl déambule dans Paris, arrondissement par arrondissement. Son regard d’étranger croise celui de Léon-Paul Fargue, Parisien véritable, nostalgique et pétillant. Paris s’entrouvre, Paris suffoque, Paris s’éloigne. Entre ironie et mélancolie, ce deuxième volume du Manifeste incertain évoque les ombres de la ville, le temps de l’avant-guerre et celui d’aujourd’hui, dans une épopée littéraire que viennent disputer cent cinquante dessins.
Éditions Noir sur Blanc
1/2 — 25 janvier 2021 — Manifeste incertain 2Avec Nadja, André Breton, Walter Benjamin sous le ciel de Paris de Frédéric Pajak

Episode 2/2, mercredi 27 janvier 2021

Le Neveu d’Anchise de Maryline Desbiolles
Un chien noir, familier et inquiétant à la fois, traverse le livre et le paysage. Ce paysage, c’est celui d’Anchise, apiculteur farouche, veuf inconsolé qui, sur le tard, s’est suicidé par le feu. Aubin était alors un enfant. Il a peu connu son grand-oncle, mais en secret il a joué dans sa maison abandonnée. Au bord de la route, pas très loin de Nice, pas très loin de la ville et déjà à la campagne, minée par les pavillons et leurs clôtures en plastique.
Éditions Le Seuil
Manifeste incertain 5Van Gogh. Une biographie, de Frédéric Pajak — plusieurs épisodes
Errance existentielle, errance artistique, cette biographie écrite et dessinée met l’accent sur des épisodes peu connus ou mal interprétés de sa vie, notamment de son enfance. La légende de Van Gogh est ici examinée, en particulier son supposé suicide, revu à la lumière du témoignage tardif d’un meurtrier présumé.
Éditions Noir sur Blanc
1/4 — 4 janvier 2021 — Manifeste incertain 5Van Gogh. Une biographie, de Frédéric Pajak

Episode 2/4, mercredi 6 janvier 2021

3/4 — 11 janvier 2021 — Manifeste incertain 5Van Gogh. Une biographie, de Frédéric Pajak

Episode 4/4, mercredi 13 janvier 2021

Prochaine divagation du lundi, le 18 janvier 2021

Lecture de l’oeuvre de Anton Tchékhov — plusieurs épisodes.
La Pléiade
1/4 — 7 décembre 2020 — Le Père d’Anton Tchekhov
Le vieux Moussatov, qui n’a pas vu son fils Boris depuis plusieurs mois, vient lui emprunter dix roubles. Alcoolique, sans orgueil, il s’avilit devant son fils qui ne roule pas sur l’or. Il se dépeint très bien : menteur, affabulateur… Il invite son fils dans son taudis. Puis, après avoir bu, il redevient agressif.
2/4 — 14 décembre 2020 — De l’amour d’Anton Tchekhov
Aliokhine part dans des considérations sur l’amour, ses raisons, en prenant l’exemple sur sa servante, la belle Pélaguéïa, qui aime Nicador le cuisinier, une « gueule d’empeigne » qui la bat quand il est saoul.
Il raconte sa jeunesse, son installation dans le domaine familial, où pour redresser une situation financière critique, il se met à travailler la terre comme un paysan. Ses seules sorties en ville sont pour siéger au tribunal comme juge de paix honoraire. Il sympathise avec le vice-président du tribunal Dmitri Louganovitch et se sent immédiatement attiré par sa femme, la jeune et belle Anna. Avec le temps, il devient un familier de la famille, il est tonton Pavel pour les enfants, il l’aime, elle l’aime, mais rien ne se passera entre eux, le poids des habitudes, la peur de l’inconnu…
3/4 — 21 décembre 2020 — Le Pipeau d’Anton Tchekhov
Méliton Chichkine chasse dans les bois. Il entend un pipeau. C’est Luka le Pauvre qui garde son troupeau. Commence un échange entre les deux hommes où ils constatent que tout va de mal en pis : il n’y a plus de gibier, plus de poisson dans les rivières, plus d’eau dans les rivières, les forêts dépérissent, les paysans ne valent plus rien, le caractère de la jeunesse, les mauvaises récoltes…
4/4 — 28 décembre 2020 — Front blanc d’Anton Tchekhov
Le narrateur est une louve qui part à la chasse. Elle fait quatre verstes pour arriver à la chaumière d’Ignate. Elle pense qu’il y aura un agneau à enlever. Cela devrait la contenter, ainsi que ses trois louveteaux. 
Elle creuse un trou dans le toit de chaume, tombe dans la bergerie sur quelque chose de mou et chaud. Elle l’emporte aussitôt, car le chien a donné l’alerte…
Lecture de Spoon River de Edgar Lee Masters, traduit de l’américain par Gaëlle Merle — plusieurs épisodes.
Une rumeur gronde depuis les tombes du cimetière de Spoon River. C’est la voix des morts. Depuis l’au-delà, les habitants ensevelis retracent dans des mots taillés à la serpe la cause de leur décès.
Règlement de comptes et autres aveux dépeignent une véritable fresque sociale. De la femme trompée au juge déchu, le ressentiment se répand comme une traînée de poudre. Entre ses allées, le calme n’est qu’apparent, la ranœur n’aura de cesse de perturber un repos éternel. Chef d’orchestre de ces voix, Edgar Lee Masters signe là un roman extrêmement original au ton férocement satirique, qui repose sur une mise en perspective des monologues au moyen d’échos et d’allusions croisées. Mais ce n’est pas tout : il compose du même coup de véritables poèmes en vers libres, qui tiennent de l’épigramme et prennent le contre-pied de l’éloge funèbre. Passions et ranœurs animent ce microcosme, allégorie de toute l’Amérique, loin de tout cliché bucolique. Foudroyant.
éditions Allia
1/5 — 2 novembre 2020 — Spoon River de Edgar Lee Masters, traduit de l’américain par Gaëlle Merle
2/5 — 9 novembre 2020 — Spoon River de Edgar Lee Masters, traduit de l’américain par Gaëlle Merle
3/5 — 16 novembre 2020 — Spoon River de Edgar Lee Masters, traduit de l’américain par Gaëlle Merle
4/5 — 23 novembre 2020 — Spoon River de Edgar Lee Masters, traduit de l’américain par Gaëlle Merle
5/5 — 30 novembre 2020 — Spoon River de Edgar Lee Masters, traduit de l’américain par Gaëlle Merle
26 octobre 2020 — Lecture de L’Homme des bois de Pierric Bailly
L’Homme des bois n’est pas seulement le récit par son fils de la mort brutale et mystérieuse d’un père. C’est aussi une évocation de la vie dans les campagnes françaises à notre époque, ce qui change, ce qui se transforme. C’est l’histoire d’une émancipation, d’un destin modeste, intègre et singulier. C’est enfin le portrait, en creux, d’une génération, celle des parents du narrateur, travailleurs sociaux, militants politiques et associatifs en milieu rural.
Prix Blù / Jean-Marc Roberts 2017éditions P.O.L
19 octobre 2020 — Lecture de Suivant l’azur de Nathalie Léger
Dans la nuit 23 au 24 novembre 2018 mourait Jean-Loup Rivière (écrivain et dramaturge). Il était marié à Nathalie Léger. Suivant l’azur est un livre de deuil qui est avant tout un livre d’amour. Un texte bref porté par l’urgence d’écrire après la disparition de l’autre aimé. Parce qu’il n’y a qu’un lieu pour dire le manque et sa souffrance, le manque à jamais, c’est l’écriture – à la fois terre, boîte et corps. Ça s’appelle en littérature aussi un Tombeau.
éditions P.O.L
21 septembre 2020 — Lecture d’Une voix pour le noir — Poésies 1985-1999 de Fabio Pusterla, traduit de l’italien par Mathilde Vischer — Préface de Philippe Jaccottet
«Voici un poète de maintenant, un poète de notre monde, proche et vrai […] Le plus beau dans cette œuvre déjà ample dont Mathilde Vischer présente ici un choix judicieux, c’est que, même dans ce monde où “aucune promesse n’est tenue” et qui semble quelquefois si sombrement proche de sa fin, la lumière des choses (“Et que dire de l’herbe/À sa naissance ? Du ruisseau ?/ Des eaux…), celle qui brille jusque dans les larmes des enfants, persiste, en défi à toute menace, gardée, protégée justement par le poète patient». Philippe Jaccottet.
éditions d’en bas
7 septembre 2020 — Lecture de Désordre de Leslie Kaplan
Lecture au Parnasse du 5 septembre 2020
Leslie Kaplan propose avec Désordre un bref conte féroce, moderne et d’actualité. La fable et la fiction deviennent des armes redoutables pour dénoncer la violence du réel. Ici, la littérature piège les mots du pouvoir, en les prenant au mot, tout simplement, pour faire apparaître l’absurdité du monde dans lequel nous vivons. On pense avec trouble à notre situation sociale agitée, à la révolte des Gilets jaunes. On peut ainsi prendre au pied de la lettre l’accusation de violence faite aux exploités, aux opprimés. L’effet produit est comique : un rire de soulagement. Autre chose serait donc possible ?
éditions P.O.L