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« Russie, Iran et Turquie auront beau multiplier les accolades au sommet, elles n’ont pas les mêmes desseins sur l’avenir de la Syrie »

Les guerres de Syrie ne sont pas terminées, loin de là, et le drame humanitaire à Idlib est le symbole des visions opposées sur la région.

Publié le 05 mars 2020 à 11h13, modifié le 05 mars 2020 à 20h28 Temps de Lecture 4 min.

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Chronique. Les guerres de Syrie ne sont pas terminées, loin de là. Imaginer un retour à la « normale », un Bachar Al-Assad régnant « comme avant » – avant mars 2011, début de l’insurrection syrienne – sur un pays gentiment policé par trois armées étrangères est une aimable vue de l’esprit. Puissances occupantes, la Russie, l’Iran et la Turquie auront beau multiplier accolades au sommet et déclarations communes, elles buteront toujours sur cette réalité : elles n’ont pas les mêmes desseins sur l’avenir du pays – pas du tout.

En témoigne, le dernier en date des épisodes du long drame syrien, la bataille d’Idlib, qui voit, depuis la semaine dernière, l’armée turque aux prises avec celle de Damas et avec la chasse aérienne russe. Intervenant en Syrie depuis 2015 à la demande de Bachar Al-Assad, la Russie veut en finir avec la guerre. Et sonner la victoire.

Ultime obstacle : faire tomber Idlib et son massif du nord-ouest syrien qui abrite les restes – 20 000 combattants – d’une insurrection armée, largement islamiste, en bout de course. Depuis deux mois déjà, l’aviation russe et celle de Damas pilonnent la région. Mais Recep Tayyip Erdogan, « l’ami » russe de Vladimir Poutine, son partenaire local, avait prévenu : il était contre cette opération.

Drame humanitaire

Le président turc avait deux raisons. D’une part, ces derniers insurgés arabes syriens sont souvent des protégés d’Ankara. D’autre part, les combats allaient faire fuir la population civile de l’Idlib en direction de la frontière avec la Turquie – pays qui abrite déjà plus de trois millions de réfugiés syriens. Erdogan ne voulait pas d’un surcroît de déplacés (ce que l’Europe devrait comprendre). Moscou n’en n’a pas tenu compte. Tout s’est passé comme l’avait prédit le président turc : 900 000 Syriens, fuyant le blitz russe, c’est-à-dire toute la misère du ciel, se pressent aujourd’hui le long d’une frontière turque hermétiquement fermée par Ankara.

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Les responsables de cet exode de proportion biblique, que l’ONU qualifie de plus grand drame humanitaire du moment, sont Bachar Al-Assad et Vladimir Poutine. Ce qui est à l’œuvre ici, c’est la « doctrine Grozny » – du nom de la capitale tchétchène que l’aviation russe a rasée en 1994. On bombarde massivement – comme les Occidentaux l’ont fait à Mossoul et à Rakka, les deux capitales de l’organisation Etat islamique – mais avec une spécificité : on vise hôpitaux, dispensaires, marchés publics etc., bref tout ce qui pousse la population à fuir.

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