ELECTRICITY

2 temps de lecture

Gouvernement français suspend la réforme d’EDF – syndicats

(Montel) Le gouvernement français a suspendu son projet de réforme d’EDF dans l’immédiat, faute d’accord avec la Commission européenne, ont affirmé deux syndicats de l’énergie mercredi, citant des sources officielles.

« Nous n’allons pas déposer de projet de loi à court terme même si, bien sûr, nous restons attachés à la poursuite de cette réforme indispensable pour assurer l’avenir d’EDF », ont déclaré des sources ministérielles citées par la FNME-CGT.

Ces sources ont invoqué l’absence d’accord avec la Commission européenne « sur certaines des lignes rouges » du gouvernement. Celui-ci excluait notamment de remettre en cause le caractère intégré d’EDF, détenu à près de 84% par l’État.

Sollicité par Montel, le ministère de l’Économie et des Finances n’a pas répondu dans l’immédiat.

« Les représentants de l’État l’ont annoncé au conseil d’administration d’EDF cet après-midi : le gouvernement suspend le projet pour le moment parce qu’il n’a pas trouvé d’accord avec la Commission européenne », a déclaré à Montel Sébastien Michel, délégué FCE-CFDT.

« À ce stade, compte-tenu du calendrier parlementaire et politique, il n’y aura pas d’annonce » sur la réorganisation de l’électricien public avant l’élection présidentielle d’avril prochain, a estimé de son côté Alain André, chez FO Énergie et Mines.

« Le projet est suspendu mais pas abandonné », a cependant insisté Fabrice Coudour, de la FNME-CGT, pour qui le gouvernement dispose encore d’une ouverture « autour de l’automne » pour présenter un projet de loi issu d’un accord avec l’exécutif de l’Union européenne.

Les syndicats de l’énergie avaient organisé de nombreuses journées de grève depuis l'an dernier pour faire échec au projet de réforme. La restructuration est présentée par le gouvernement et la direction d’EDF comme la seule solution pour permettre à l’entreprise lourdement endettée de financer ses investissements dans le nucléaire et dans les énergies renouvelables.

En contrepartie, le gouvernement espère obtenir l’accord de la Commission européenne pour augmenter le prix de vente de la production nucléaire d’EDF à ses rivaux et renouveler automatiquement les concessions hydrauliques du groupe.

Le projet de réforme prévoyait de scinder EDF en trois entités : une maison-mère 100% publique pour la production nucléaire, sa filiale entièrement publique aussi pour les concessions hydrauliques, et une autre filiale partiellement cotée pour les énergies renouvelables, la commercialisation de l’énergie et la distribution.