- InvitéInvité
special delivery (leonardo)
Ven 1 Oct 2021 - 15:28
Vendredi 1er octobre 2021, 14h15
@Leonardo Moreno
@Leonardo Moreno
Il n'y avait aucun doute, l'automne avait débuté en Ecosse. L'infirmerie dont s'occupait Murphy à mi-temps était fréquemment occupée par différents étudiants se plaignant de rhume, de toux et de maux de gorge. Ils n'étaient pas assez pour que la rousse se sente dépassée par la situation, mais ils avaient le chic de se succéder tant et si bien qu'elle n'avait pas eu une minute pour elle, durant cette pause déjeuner. Elle suspectait d'ailleurs une flemmingite aigüe s'ajouter aux symptômes des rhumes et autres angines, les jeunes gens souhaitant certainement pouvoir éviter les cours de la fin de semaine avec la bénédiction de l'infirmière. Cette situation l'amusait, bien évidemment, même si elle ne pouvait empêcher son côté studieux de lever les yeux au ciel intérieurement.
La sorcière avait enfin pu se poser quelques minutes lorsque les cours reprirent vers quatorze heures. Assise à son bureau, elle déjeuna sur le pouce son repas froid, tandis qu'elle se concentrait sur autre chose. Avec Elsbeth, elles avaient lancé quelques préparations, et il fallait vérifier la qualité des concoctions avant de les utiliser sur de potentiels patients. Une main tenait sa fourchette tandis que la deuxième levait une fiole pour en observer le contenu à la lumière. Murphy avait fermé un oeil, mâchonnant sans y penser, concentrée sur le travail. Quand elle fut satisfaite de ce qu'elle observait, elle reposa sa fourchette pour attraper une plume et étiqueter la potion en question.
Un craquement la fit sursauter. Un minuscule elfe de maison venait d'apparaître à quelques mètres d'elle. La surprise passée, son visage s'adoucit. "Oh, hello !" La créature lui répondit avec une voix fluette. "Someone wishes to see you, Mistress. Says he's got a delivery. Should he come here ?*" Les sourcils de l'Ecossaise s'arrondissent lorsqu'elle souvint de la commande qu'elle avait passée une semaine plus tôt. Vivement, elle hocha la tête en assentiment. "Yes, yes, he can come here.*" C'était bien mieux de déposer les ingrédients et autres fioles ici plutôt qu'à l'entrée du château, puisque Murphy devrait les entreposer dans sa réserve. Dans un nouveau craquement, l'elfe disparut. Après avoir essuyé ses lèvres pour y enlever de potentiels restes de nourriture, la sorcière se leva et lissa sa tenue. Elle ouvrit les portes de sa modeste réserve, et entreprit de déplacer certains bocaux pour libérer de la place.
On toqua à la porte. "Come in !" La médicomage était intriguée par le nouveau fournisseur. Un flyer était apparu sur son bureau sans qu'elle ne sache comment et vantait la qualité des produits de ce négociant. Une liste de ses produits y était attachée, et le coeur de Murphy avait fait un bon en lisant le nom des pierres de Lune à côté d'un prix très raisonnable. Oswald avait approuvé qu'ils profitent que l'Université renouvelait ses stocks pour les élèves lycanthropes pour en acheter un peu pour eux. Bien sûr, à leurs frais. La rousse était donc assez nerveuse, et espérait très fort que le négociant soit sérieux.
- *traduction:
- Quelqu'un veut vous voir, madame. Il dit qu'il a une livraison. Doit-il venir ici ?
Oui, oui, il peut venir ici.
- InvitéInvité
Re: special delivery (leonardo)
Sam 9 Oct 2021 - 20:18
Special delivery
feat Murphy
L’idée lui était venue après le passage d’Oswald dans les cercles stygiens, un peu plus d’un mois plus tôt. Le couple Burgess-Fraser était aux abois, comme il l’avait prévu, face à la pénurie croissante de ces pierres de lune qu’il avait soigneusement planifiée, et à laquelle il dédiait une immense part de ses moyens financiers. Bien sûr, il amortissait ses dépenses massives par une revente à prix d’or, à quelques individus triés sur le volet, au Styx ou ailleurs. Son réseau était suffisamment stable, et passablement terrifié par ses manières de brute jusqu’au-boutiste, pour ne pas se risquer à essayer de le doubler. Oswald avait pris le risque de pénétrer le Styx sans y avoir été autorisé, et c’était un signal faible qu’il avait décidé de ne pas minimiser. Jusqu’alors, c’était la jeune maman qui subissait la charge mentale de la recherche des ingrédients de la potion tue-loup, mais si le mancunien se mettait à fourrer sa truffe de toute part, cela risquait de compliquer ses affaires. Pire, il pouvait mettre en péril la couverture d’Althéa et Vesper, et sa propre tranquillité de libraire diurne et simple « videur » nocturne. Non, il fallait qu’Oswald reste à sa place, pour qu’il puisse continuer de tirer les ficelles les plus fines et fragiles de sa vie, et choisir le moment où il pourrait les sectionner, le plus brutalement possible. Quitte à prendre d’autres risques, plus calculés, cette fois ci.
C’était pourquoi il avait inventé ce flyer bidon, avec des ingrédients eux, très crédibles, dont il avait estimé le prix à niveau de ce que le marché proposait actuellement, à un détail près : ces fameuses pierres qui avaient subi une inflation insensée, et qu’il avait proposé à un prix se rapprochant presque de celui d’avant l’embargo. Il l’avait déposé sur un recoin de bureau de Murphy, entre deux factures, après une séance de bourrage de crâne particulièrement laborieuse : Il sentait la médicomage épuisée, au bord de la crise de nerfs parfois, et il avait du se montrer particulièrement attentif à ne pas trop abimé ses souvenirs, les manipulant comme autant de fioles de produit hautement inflammables. L’idée n’était pas de rendre Murphy complètement folle, mais bien de la pousser à haïr son époux, à rompre le lien qui scellait leur hymen. Deux jours plus tard, il recevait un coup de fil sur un téléphone moldu pré payé qu’il avait acheté pour l’occasion, avait entendu les intonations fébriles de celle qu’il visitait un soir par semaine. Il avait cru sentir une certaine chaleur dans sa voix à mesure qu’il lui assurait pouvoir lui livrer ses items, vite et bien, et s’était même demandé si, d’une certaine manière, son subconscient avait pur reconnaitre sa voix. Elle lui avait donné rendez vous à Hungcalf, au sein même de l’université, et il n’avait pas pu refuser, malgré les contingents logistiques complexes : il avait du demander à Catalina de dissimuler ses tatouages, trop identifiables, et à Althéa de lui indiquer les entrées les plus discrètes, et les chemins les moins fréquentés pour arriver l’infirmerie, au premier étage. Finalement, l’horaire de début d’après midi lui avait été relativement favorable : les étudiants étaient pour la plupart en cours, et il n’avait croisé qu’un adulte pressé qui l’avait salué rapidement, avant d’atteindre le grand hall où un elfe de maison aux yeux globuleux lui avait demandé de s’annoncer. Il s’était montré particulièrement poli devant le petit serviteur, relevant sous son nez le sachet de papier craft contenant la précieuse livraison. Quelques instants après, il était à l’intérieur.
- Good afternoon, Doctor.
La voix était douce, les ‘R’ enroulées comme le faisait les gallois et les hispanophones, et il était plus l’un que l’autre, cela sautait aux yeux. Il avait refermé la porte derrière lui doucement, prenant soin de ne pas laisser Murphy voir le panneau « Ne pas déranger » qu’il avait apposé discrètement sur la poignée, à l’extérieur.
- Am I late ? You’re my last client for today, and the previous one was a very old lady who loves to chit chat over a cup of tea… or three. Or twelve. Or Gin. But I promise I stuck to virgin beverage, précisa t’il avec un petit sourire presque amical.
Il s’avança dans la pièce, vérifiant du coin de l’œil qu’ils étaient bien seuls, avant de planter ses prunelles sombres dans celles de Murphy, curieux de voir comment cette dernière pourrait bien réagir, dans cette situation inédite.
C’était pourquoi il avait inventé ce flyer bidon, avec des ingrédients eux, très crédibles, dont il avait estimé le prix à niveau de ce que le marché proposait actuellement, à un détail près : ces fameuses pierres qui avaient subi une inflation insensée, et qu’il avait proposé à un prix se rapprochant presque de celui d’avant l’embargo. Il l’avait déposé sur un recoin de bureau de Murphy, entre deux factures, après une séance de bourrage de crâne particulièrement laborieuse : Il sentait la médicomage épuisée, au bord de la crise de nerfs parfois, et il avait du se montrer particulièrement attentif à ne pas trop abimé ses souvenirs, les manipulant comme autant de fioles de produit hautement inflammables. L’idée n’était pas de rendre Murphy complètement folle, mais bien de la pousser à haïr son époux, à rompre le lien qui scellait leur hymen. Deux jours plus tard, il recevait un coup de fil sur un téléphone moldu pré payé qu’il avait acheté pour l’occasion, avait entendu les intonations fébriles de celle qu’il visitait un soir par semaine. Il avait cru sentir une certaine chaleur dans sa voix à mesure qu’il lui assurait pouvoir lui livrer ses items, vite et bien, et s’était même demandé si, d’une certaine manière, son subconscient avait pur reconnaitre sa voix. Elle lui avait donné rendez vous à Hungcalf, au sein même de l’université, et il n’avait pas pu refuser, malgré les contingents logistiques complexes : il avait du demander à Catalina de dissimuler ses tatouages, trop identifiables, et à Althéa de lui indiquer les entrées les plus discrètes, et les chemins les moins fréquentés pour arriver l’infirmerie, au premier étage. Finalement, l’horaire de début d’après midi lui avait été relativement favorable : les étudiants étaient pour la plupart en cours, et il n’avait croisé qu’un adulte pressé qui l’avait salué rapidement, avant d’atteindre le grand hall où un elfe de maison aux yeux globuleux lui avait demandé de s’annoncer. Il s’était montré particulièrement poli devant le petit serviteur, relevant sous son nez le sachet de papier craft contenant la précieuse livraison. Quelques instants après, il était à l’intérieur.
- Good afternoon, Doctor.
La voix était douce, les ‘R’ enroulées comme le faisait les gallois et les hispanophones, et il était plus l’un que l’autre, cela sautait aux yeux. Il avait refermé la porte derrière lui doucement, prenant soin de ne pas laisser Murphy voir le panneau « Ne pas déranger » qu’il avait apposé discrètement sur la poignée, à l’extérieur.
- Am I late ? You’re my last client for today, and the previous one was a very old lady who loves to chit chat over a cup of tea… or three. Or twelve. Or Gin. But I promise I stuck to virgin beverage, précisa t’il avec un petit sourire presque amical.
Il s’avança dans la pièce, vérifiant du coin de l’œil qu’ils étaient bien seuls, avant de planter ses prunelles sombres dans celles de Murphy, curieux de voir comment cette dernière pourrait bien réagir, dans cette situation inédite.
Made by Neon Demon
- InvitéInvité
Re: special delivery (leonardo)
Dim 24 Oct 2021 - 14:55
Murphy ne reconnut pas l'homme venant de pénétrer dans l'infirmerie. Lorsqu'il referma la porte, elle observa fébrilement le paquet qu'il tenait dans la main, impatiente de vérifier la présence des ingrédients dont elle avait tant besoin pour la potion de son mari. Elle n'appréciait pas le fait qu'Oswald passe les pleines Lunes chez eux sans aucun moyen de calmer le loup garou. Des mesures protectrices avaient été mises en place, bien entendu, mais la sorcière préférait que le lycan ne soit pas blessé, voire pire. Ainsi, elle était pressée de pouvoir reprendre leur routine normale, et de pouvoir écarter cette inquiétude pour se concentrer sur toutes les autres.
"Good afternoon, Doctor." La voix grave du fournisseur réveilla une de ses neurones le temps d'une milliseconde, mais elle ne se souvenait plus de l'endroit où elle avait entendu cette voix. Peut-être que ce n'était qu'un déjà-vu comme elle en avait régulièrement, et auxquels elle ne prêtait pas attention. A la place, elle se redressa, et salua l'homme d'un signe de tête. "Good afternoon, sir." Les mains croisées devant elle, Murphy masquait fort mal son impatience, si bien que le sorcier devait l'avoir ressentie, et se sentit obligé de s'expliquer. "Am I late ? You’re my last client for today, and the previous one was a very old lady who loves to chit chat over a cup of tea… or three. Or twelve. Or Gin. But I promise I stuck to virgin beverage." Immédiatement confuse de son inhospitalité, l'Ecossaise se rattrapa du mieux qu'elle put. "Oh, no, it's okay ! I've been treating students since noon, I haven't noticed."
Alors que le sorcier ne semblait pas vouloir s'avancer plus, elle sentit la nervosité s'emparer à nouveau d'elle. Ne voulant pas être impolie, elle se contenta de trépigner sur place le plus discrètement possible, lorgnant le sachet de papier qui lui semblait de plus en plus petit. "Were you able to bring everything ?" En plus des précieuses pierres de lune, elle avait commandé certains ingrédients dont elle avait besoin pour renflouer les stocks de l'infirmerie : belladone, oeufs de serpencendre et de runespoor, dictame, quelques scarabées, et des choux mordeurs de chine. Ce paquet lui semblait définitivement bien trop petit pour accueillir tout ce beau monde.
"Good afternoon, Doctor." La voix grave du fournisseur réveilla une de ses neurones le temps d'une milliseconde, mais elle ne se souvenait plus de l'endroit où elle avait entendu cette voix. Peut-être que ce n'était qu'un déjà-vu comme elle en avait régulièrement, et auxquels elle ne prêtait pas attention. A la place, elle se redressa, et salua l'homme d'un signe de tête. "Good afternoon, sir." Les mains croisées devant elle, Murphy masquait fort mal son impatience, si bien que le sorcier devait l'avoir ressentie, et se sentit obligé de s'expliquer. "Am I late ? You’re my last client for today, and the previous one was a very old lady who loves to chit chat over a cup of tea… or three. Or twelve. Or Gin. But I promise I stuck to virgin beverage." Immédiatement confuse de son inhospitalité, l'Ecossaise se rattrapa du mieux qu'elle put. "Oh, no, it's okay ! I've been treating students since noon, I haven't noticed."
Alors que le sorcier ne semblait pas vouloir s'avancer plus, elle sentit la nervosité s'emparer à nouveau d'elle. Ne voulant pas être impolie, elle se contenta de trépigner sur place le plus discrètement possible, lorgnant le sachet de papier qui lui semblait de plus en plus petit. "Were you able to bring everything ?" En plus des précieuses pierres de lune, elle avait commandé certains ingrédients dont elle avait besoin pour renflouer les stocks de l'infirmerie : belladone, oeufs de serpencendre et de runespoor, dictame, quelques scarabées, et des choux mordeurs de chine. Ce paquet lui semblait définitivement bien trop petit pour accueillir tout ce beau monde.
- traduction:
- Bonjour, Docteur.
Bonjour, monsieur.
Est-ce que je suis en retard ? Vous êtes ma dernière cliente de la journée et celle d'avant était une vieille dame qui aime beaucoup discuter autour d'une tasse de thé... Ou deux ou trois. Ou du Gin, mais je promets que je suis resté sur du sans alcool.
Oh, non, tout va bien ! Je me suis occupée d'étudiants depuis midi donc je n'ai pas fait attention.
Avez-vous pu tout apporter ?
- InvitéInvité
Re: special delivery (leonardo)
Dim 7 Nov 2021 - 17:02
Special delivery
feat Murphy
Elle était là. Il n’aurait pas du en douter pourtant, dans le genre, Murphy était des plus fiables, à fortiori quand il s’agissait de son travail, quel qu’il soit. Comme à chaque fois, il cherchait le contact visuel, les prunelles rondes et azurées de la médicomage, à la fois si claires et parfois si sombres, les rares fois où il avait pu la voir fachée. Elle avait un beau regard, la Fraser, parfois un peu fuyant, une pudeur qui enveloppait ses œillades comme le reste de son corps rarement exposé. Pourtant, il savait tout d’elle, à présent, il n’y avait plus de secret entre eux. Enfin, dans un sens en tout cas. En s’approchant, il devina sa nervosité, son impatience aussi et, s’il n’était pas parfaitement ancré dans son rôle, il en aurait souri matoisement. Il la sentait tiraillée, en prise à son empressement, tempérée par sa politesse proverbiale. Ça en était presque touchant, d’autant que si elle ignorait tout de lui, il savait deviner le sens derrière chaque geste, chaque mimique, conscient ou non.
- Goul’s flue and the very first hangovers of the year, aye ? been there, done that.
La conversation allait naturellement, mais l’infirmière potionniste en vint rapidement à ce qui l’intéressait le plus. Non, l’obsédait. Elle n’avait pas mis quarante huit heures à le contacter, fébrile, avide et pleine d’espoir. Elle n’allait pas être déçue, la rouquine, il serait son sauveur en blouson de cuir et sourire charmant. Bientôt, il lui serait indispensable. Elle supplierait, une fois, deux, mille. Il tiendrait un peu plus sa sanité entre ses mains, et la sécurité de ce cher Oswald en échange de quelques cailloux lunaires parmi tous ceux qui dormaient au chaud dans son coffre fort personnel.
- I am, Doctor. It was not the easiest items to find, but I got my personal suppliers. May I ?
D’un mouvement du menton, il désigna un coin de table de bureau disponible, puis se rapprocha, frôlant le coude de la jeune femme pour s’installer, et ouvrir son sac pour disperser les ingrédients à sa vue. Les ingrédients étaient d’excellente facture : les pierres de lune, jolies petites pépites d’hécatolite, se présentaient sur un éventail de grosseur variée, allant de l’ongle d’un auriculaire à un imposant œil de bœuf translucide, dont les reflets laiteux se faisaient presque hypnotiques sous le jeu de la lumière. Il n’en avait pas emmené beaucoup, juste assez pour passer une lune confortablement, et peut être un ou deux essais cliniques.
- These are from Armenia. Not so far from Sevan’s lake. The american subsidiary is completly locked these days, so I had to be more Creative. And here is your belladona, your runespoor and ashwinder eggs, half a dozen each, dried dictam, and chinese Chomping Cabbage … For these bitchy lettuce, I put it in a can, because it quite… agressive.
Aussi surprenant que cela puisse paraitre, il avait amené de tout… en petite quantité. Murphy n’aurait pas de quoi faire des stocks, et c’était bien cela tout l’enjeu. Il demeura silencieux un instant, avant de reprendre, avec l’air sérieux et consciencieux d’un bon commercial.
- Is there anything wrong ? You seem a bit concerned.
Donne lui donc le fond de ta pensée, Murphy. Tout au fond de toi, tu sais qu'il est une oreille des plus attentive...
- Goul’s flue and the very first hangovers of the year, aye ? been there, done that.
La conversation allait naturellement, mais l’infirmière potionniste en vint rapidement à ce qui l’intéressait le plus. Non, l’obsédait. Elle n’avait pas mis quarante huit heures à le contacter, fébrile, avide et pleine d’espoir. Elle n’allait pas être déçue, la rouquine, il serait son sauveur en blouson de cuir et sourire charmant. Bientôt, il lui serait indispensable. Elle supplierait, une fois, deux, mille. Il tiendrait un peu plus sa sanité entre ses mains, et la sécurité de ce cher Oswald en échange de quelques cailloux lunaires parmi tous ceux qui dormaient au chaud dans son coffre fort personnel.
- I am, Doctor. It was not the easiest items to find, but I got my personal suppliers. May I ?
D’un mouvement du menton, il désigna un coin de table de bureau disponible, puis se rapprocha, frôlant le coude de la jeune femme pour s’installer, et ouvrir son sac pour disperser les ingrédients à sa vue. Les ingrédients étaient d’excellente facture : les pierres de lune, jolies petites pépites d’hécatolite, se présentaient sur un éventail de grosseur variée, allant de l’ongle d’un auriculaire à un imposant œil de bœuf translucide, dont les reflets laiteux se faisaient presque hypnotiques sous le jeu de la lumière. Il n’en avait pas emmené beaucoup, juste assez pour passer une lune confortablement, et peut être un ou deux essais cliniques.
- These are from Armenia. Not so far from Sevan’s lake. The american subsidiary is completly locked these days, so I had to be more Creative. And here is your belladona, your runespoor and ashwinder eggs, half a dozen each, dried dictam, and chinese Chomping Cabbage … For these bitchy lettuce, I put it in a can, because it quite… agressive.
Aussi surprenant que cela puisse paraitre, il avait amené de tout… en petite quantité. Murphy n’aurait pas de quoi faire des stocks, et c’était bien cela tout l’enjeu. Il demeura silencieux un instant, avant de reprendre, avec l’air sérieux et consciencieux d’un bon commercial.
- Is there anything wrong ? You seem a bit concerned.
Donne lui donc le fond de ta pensée, Murphy. Tout au fond de toi, tu sais qu'il est une oreille des plus attentive...
Made by Neon Demon
- InvitéInvité
Re: special delivery (leonardo)
Sam 4 Déc 2021 - 17:47
Murphy n'avait jamais été la plus douée en conversations futiles. Généralement, elle était gênée et le cachait mal, feignant des sourires de convenance qui ne charmaient personne. Alors, lorsque le sorcier tenta une discussion amusante, elle sourit poliment et recentra la conversation sur l'objet de sa présence ici : la commande. L'homme, professionnel, répondit du tac au tac, ne semblant pas gêné que Murphy en vienne abruptement au but. "It was not the easiest items to find, but I got my personal suppliers. May I ?" D'un mouvement, il indiqua le bureau de l'infirmière, qui opina du menton pour le laisser présenter ses trouvailles.
Malgré l'espace dont il disposait pour s'approcher de la table, il la frola, et cela la mit mal à l'aise. Elle oublia rapidement ce moment cependant, plus intéressée par ce qui était dans le sac. Les pierres de Lune s'offrirent à son regard en premier, et elle ne put empêcher son coeur de s'affoler lorsqu'elle les vit. Elles étaient là, bien réelles, et il lui fallut toute la volonté du monde pour ne pas les attraper vivement et les ranger dans sa poche, là où personne ne pourrait les dérober. A la place, elle resta courtoise et observa le reste de la commande sortir du sac en papier. Elle n'écoutait pas vraiment les explications du vendeur, concentrée sur les ingrédients devant elle.
Une moue s'étala sur ses lèvres, et avant qu'elle n'ait pu reprendre une contenance neutre, le sorcier le lui fit remarquer. "Is there anything wrong ? You seem a bit concerned." Cachant le mieux possible son affolement, la rouquine quitta des yeux le pactole pour regarder le marchant. "No no, nothing's wrong. Everything's there." Le tortillement de ses mains trahissait cependant les rouages mis en route dans son cerveau. Avec 100 grammes de pierre de Lune nécessaires par mois et par lycan, elle se demandait combien de temps elle allait pouvoir tenir avec ce qui se trouvait sur son bureau. Surtout que @Æsbjörn Od'donnir venait, le matin même, de lui demander de préparer la tue-loup pour toute l'université. Elle ne savait pas encore combien d'étudiants (ou de professeurs) nécessitaient de potion, mais elle s'imaginait qu'avec le mini stock de pierres de Lune dont elle disposait, elle n'en aurait plus que quelques grammes pour le mois prochain. Il lui faudrait donc commander à nouveau... "Was this everything you could find ?" Il lui semblait se rappeler qu'elle avait commandé plus. Seule la moitié des oeufs de serpencendre commandés, par exemple, avaient été délivrés. Qu'il n'espère pas que l'université lui paye la totalité, s'il ne peut lui en fournir que la moitié.
Malgré l'espace dont il disposait pour s'approcher de la table, il la frola, et cela la mit mal à l'aise. Elle oublia rapidement ce moment cependant, plus intéressée par ce qui était dans le sac. Les pierres de Lune s'offrirent à son regard en premier, et elle ne put empêcher son coeur de s'affoler lorsqu'elle les vit. Elles étaient là, bien réelles, et il lui fallut toute la volonté du monde pour ne pas les attraper vivement et les ranger dans sa poche, là où personne ne pourrait les dérober. A la place, elle resta courtoise et observa le reste de la commande sortir du sac en papier. Elle n'écoutait pas vraiment les explications du vendeur, concentrée sur les ingrédients devant elle.
Une moue s'étala sur ses lèvres, et avant qu'elle n'ait pu reprendre une contenance neutre, le sorcier le lui fit remarquer. "Is there anything wrong ? You seem a bit concerned." Cachant le mieux possible son affolement, la rouquine quitta des yeux le pactole pour regarder le marchant. "No no, nothing's wrong. Everything's there." Le tortillement de ses mains trahissait cependant les rouages mis en route dans son cerveau. Avec 100 grammes de pierre de Lune nécessaires par mois et par lycan, elle se demandait combien de temps elle allait pouvoir tenir avec ce qui se trouvait sur son bureau. Surtout que @Æsbjörn Od'donnir venait, le matin même, de lui demander de préparer la tue-loup pour toute l'université. Elle ne savait pas encore combien d'étudiants (ou de professeurs) nécessitaient de potion, mais elle s'imaginait qu'avec le mini stock de pierres de Lune dont elle disposait, elle n'en aurait plus que quelques grammes pour le mois prochain. Il lui faudrait donc commander à nouveau... "Was this everything you could find ?" Il lui semblait se rappeler qu'elle avait commandé plus. Seule la moitié des oeufs de serpencendre commandés, par exemple, avaient été délivrés. Qu'il n'espère pas que l'université lui paye la totalité, s'il ne peut lui en fournir que la moitié.
- traduction:
- "Ce n'était pas les objets les plus simples à trouver, mais j'ai mes fournisseurs. Je peux ?"
"Y a-t-il un problème ? Vous avez l'air soucieuse."
"Non aucun problème, tout est là."
"C'est tout ce que vous avez trouvé ?"
- InvitéInvité
Re: special delivery (leonardo)
Ven 17 Déc 2021 - 13:42
Special delivery
feat Murphy
Elle ne s’écarta pas. Murphy ne se rendit peut-être pas compte de sa propre absence de mouvement de recul, bien trop concentrée sur le reste des stimulations dans son environnement, mais lui, remarqua. Reprima un petit sourire, un frisson, aussi. D’ordinaire, les dizaines d’autres fois où il s’était présenté en inconnu face à elle, elle avait reculé, parfois ostensiblement, parfois moins, mais elle avait toujours fait en sorte de garder une distance socialement acceptable entre eux, en tout temps. Là, le temps de quelques secondes, ils avaient été proches, tout proches, et elle n’en avait rien fait. Il aurait tout le temps, plus tard, de tirer quelques conclusions de ce nouveau comportement, ne devait pas gâcher l’instant précieux que serait la révélation des denrées magique aux yeux de la jeune femme. Rares, si rares, ses précieuses pierres de lune, qu’il avait d’entreposées en sacs entiers à divers endroits de la ville, du pays, même. Mais ça, elle ne pouvait pas le savoir, alors qu’il la voyait compter les cailloux un par un, et son sourire s’effacer peu à peu.
( « Tu crois qu’elle balise un peu, là, avec ses trois pierres qui s’courent après et ta demi douzaine d’oeufs ? » - elle compte, c’est normal, calme toi. « Elle balise grave. Bien fait. Manquerait plus qu’elle fasse tomber un truc, et que ça casse, j’adorerais ça ! » - Reste tranquille, Magda, arrête de me déconcentrer. « oh ça va... »)
Il hocha doucement la tête, un sourire fin et poli sur les lèvres, qui ne remontait néanmoins pas jusqu’à ses prunelles, noires et fixes.
- Yes Ma’am, everything’s here. You probably already know that there is a real shortage of some of the products you’re looking for. You are not my only customer, too, certainly not the one who is willing to pay the most to get these items, and I get it, you’re under some … Constraints. Administratively, financially, and that’s why I decided to honour our deal, as much as I could. I asked for the detail of all the werewolves you had to treat for the uni, and there is enough ingredients for a month, maybe two. But I can promise you to give you the same, exact amount of those next month !
Il mentait, bien sur, mais il savait qu’elle ne pourrait pas le contredire, la tue-loup n’étant pas dédiée qu’aux quelques étudiants et professeurs concernés en interne. D’une main légère, il attrapa le cadre contenant une photo d’Oliver, sur le bureau de la médicomage, détaillant l’enfant un instant sans rien dire. L’image datait de quelques mois, il savait que le petit ne ressemblait plus tout à fait à cela, maintenant. Ses cheveux avaient poussé, il s’était dépouponné un peu. Il trouvait qu’il ressemblait de plus en plus à Murphy, et non à Oswald, et que ce n’était pas plus mal comme ça.
- If your son has some toothache, I got extracts of Camilia and Phytolacca, from south of France. My mother used to rub my lil’ sister gums with it, it was magical. Almost.
( « Tu crois qu’elle balise un peu, là, avec ses trois pierres qui s’courent après et ta demi douzaine d’oeufs ? » - elle compte, c’est normal, calme toi. « Elle balise grave. Bien fait. Manquerait plus qu’elle fasse tomber un truc, et que ça casse, j’adorerais ça ! » - Reste tranquille, Magda, arrête de me déconcentrer. « oh ça va... »)
Il hocha doucement la tête, un sourire fin et poli sur les lèvres, qui ne remontait néanmoins pas jusqu’à ses prunelles, noires et fixes.
- Yes Ma’am, everything’s here. You probably already know that there is a real shortage of some of the products you’re looking for. You are not my only customer, too, certainly not the one who is willing to pay the most to get these items, and I get it, you’re under some … Constraints. Administratively, financially, and that’s why I decided to honour our deal, as much as I could. I asked for the detail of all the werewolves you had to treat for the uni, and there is enough ingredients for a month, maybe two. But I can promise you to give you the same, exact amount of those next month !
Il mentait, bien sur, mais il savait qu’elle ne pourrait pas le contredire, la tue-loup n’étant pas dédiée qu’aux quelques étudiants et professeurs concernés en interne. D’une main légère, il attrapa le cadre contenant une photo d’Oliver, sur le bureau de la médicomage, détaillant l’enfant un instant sans rien dire. L’image datait de quelques mois, il savait que le petit ne ressemblait plus tout à fait à cela, maintenant. Ses cheveux avaient poussé, il s’était dépouponné un peu. Il trouvait qu’il ressemblait de plus en plus à Murphy, et non à Oswald, et que ce n’était pas plus mal comme ça.
- If your son has some toothache, I got extracts of Camilia and Phytolacca, from south of France. My mother used to rub my lil’ sister gums with it, it was magical. Almost.
Made by Neon Demon
- InvitéInvité
Re: special delivery (leonardo)
Dim 19 Déc 2021 - 19:46
"Was this everything you could find ?" L'idée de ne pas faire de stock effrayait la médicomage, qui avait passé plusieurs mois à observer ses réserves de pierre de Lune s'effriter au fil des transformations de son mari, jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus. Durant deux mois, elle avait été incapable de fournir la potion salvatrice à @Oswald Burgess, et si son coeur s'était emballé à la vue des précieuses pierres, il s'était vite étouffé lorsqu'elle les compta. "Yes Ma’am, everything’s here. You probably already know that there is a real shortage of some of the products you’re looking for." Elle le savait bien, et ça la mettait terriblement dans l'embarras. "You are not my only customer, too, certainly not the one who is willing to pay the most to get these items, and I get it, you’re under some … Constraints. Administratively, financially, and that’s why I decided to honour our deal, as much as I could." La pique sur sa capacité de paiement se ficha dans sa fierté telle une flèche acérée. Blessée, consciente de ses problèmes d'argent, elle baissa la tête, lançant quelques coups d'oeil furtifs sur les précieuses pierres.
"I asked for the detail of all the werewolves you had to treat for the uni, and there is enough ingredients for a month, maybe two. But I can promise you to give you the same, exact amount of those next month !" La sorcière sentit le rouge lui monter doucement aux joues. Le vendeur ne savait pas qu'un autre lycan devrait recevoir sa dose de tue-loup, et que ce n'était ni un étudiant, ni un membre du personnel. Ainsi, les maigres réserves qu'elle aurait pu avoir à la fin du mois d'octobre étaient réservées à son cher et tendre. "Thank you. Yes, I will need the same amount."
Elle voulut lui payer son dû et le laisser vaquer au reste de ses livraisons, mais le sorcier porta son attention sur une photo d'Oliver. Un frisson parcourut l'échine de la jeune mère, qu'elle mit sur le compte d'un instinct de protection maternelle un peu trop fort. "If your son has some toothache, I got extracts of Camilia and Phytolacca, from south of France. My mother used to rub my lil’ sister gums with it, it was magical. Almost." Un rictus passa sur les lèvres de la rousse afin de noter qu'elle avait compris la tournure amusante. "Thanks, but I already have those." En tant que pédiatre, elle avait tout un attirail de remèdes dans son armoire à pharmacie. Murphy sortit d'une bourse la somme nécessaire au paiement de tous les ingrédients, remercia une dernière fois le vendeur, qui s'éclipsa. En tout cas, voilà tout ce dont elle se souviendrait de ce moment.
Les livraisons étaient en train de devenir un rendez-vous immanquable. Chaque premier du mois, comme du papier à musique, le fournisseur de pierres de Lune s'annonçait aux portes de l'Université, et montrait à celle qui, entre temps, était devenue assistante en médicomagie, l'étendue de son butin. Celui-ci restait misérablement petit. Murphy, dont le ventre s'était doucement arrondi sous sa blouse verte, commençait à être frustrée. Agacée, tout d'abord, du fait que les livraisons se fassent après les pleines lunes, et qu'elle ne pouvait donc pas faire baigner ses pierres dans la lumière nocturne. Frustrée, ensuite, de n'avoir que la quantité exacte de pierres nécessaires à la concoction de cinq potions tue-loup par mois.
Alors, fatiguée et excédée par la misérable quantité d'ingrédients déballés devant elle, l'infirmière fit entendre son mécontentement, mais toujours poliment. "Is it possible to have more ? Money's not a problem, the university can pay." Les hiboux de patients qui demandaient de la tue-loup pour l'étude qu'elle menait s'étaient pressés par dizaines au mois d'octobre, et elle avait dû piquer dans les réserves de @Æsbjörn Od'donnir en lui promettant de les renflouer bientôt. Elle était stressée, et le cachait mal.
"I asked for the detail of all the werewolves you had to treat for the uni, and there is enough ingredients for a month, maybe two. But I can promise you to give you the same, exact amount of those next month !" La sorcière sentit le rouge lui monter doucement aux joues. Le vendeur ne savait pas qu'un autre lycan devrait recevoir sa dose de tue-loup, et que ce n'était ni un étudiant, ni un membre du personnel. Ainsi, les maigres réserves qu'elle aurait pu avoir à la fin du mois d'octobre étaient réservées à son cher et tendre. "Thank you. Yes, I will need the same amount."
Elle voulut lui payer son dû et le laisser vaquer au reste de ses livraisons, mais le sorcier porta son attention sur une photo d'Oliver. Un frisson parcourut l'échine de la jeune mère, qu'elle mit sur le compte d'un instinct de protection maternelle un peu trop fort. "If your son has some toothache, I got extracts of Camilia and Phytolacca, from south of France. My mother used to rub my lil’ sister gums with it, it was magical. Almost." Un rictus passa sur les lèvres de la rousse afin de noter qu'elle avait compris la tournure amusante. "Thanks, but I already have those." En tant que pédiatre, elle avait tout un attirail de remèdes dans son armoire à pharmacie. Murphy sortit d'une bourse la somme nécessaire au paiement de tous les ingrédients, remercia une dernière fois le vendeur, qui s'éclipsa. En tout cas, voilà tout ce dont elle se souviendrait de ce moment.
Mercredi 1er décembre 2021
Les livraisons étaient en train de devenir un rendez-vous immanquable. Chaque premier du mois, comme du papier à musique, le fournisseur de pierres de Lune s'annonçait aux portes de l'Université, et montrait à celle qui, entre temps, était devenue assistante en médicomagie, l'étendue de son butin. Celui-ci restait misérablement petit. Murphy, dont le ventre s'était doucement arrondi sous sa blouse verte, commençait à être frustrée. Agacée, tout d'abord, du fait que les livraisons se fassent après les pleines lunes, et qu'elle ne pouvait donc pas faire baigner ses pierres dans la lumière nocturne. Frustrée, ensuite, de n'avoir que la quantité exacte de pierres nécessaires à la concoction de cinq potions tue-loup par mois.
Alors, fatiguée et excédée par la misérable quantité d'ingrédients déballés devant elle, l'infirmière fit entendre son mécontentement, mais toujours poliment. "Is it possible to have more ? Money's not a problem, the university can pay." Les hiboux de patients qui demandaient de la tue-loup pour l'étude qu'elle menait s'étaient pressés par dizaines au mois d'octobre, et elle avait dû piquer dans les réserves de @Æsbjörn Od'donnir en lui promettant de les renflouer bientôt. Elle était stressée, et le cachait mal.
- traduction:
- "C'est tout ce que vous avez trouvé ?"
"Oui Madame, tout est là. Vous devez déjà savoir qu'il y a une vraie pénurie pour certains des ingrédients que vous cherchez."
"Vous n'êtes pas ma seule cliente, et certainement pas celle qui peut payer le plus pour ces choses, et je comprends, vous avez des contraintes administratives et financières. C'est pour cela que j'ai décidé d'honorer notre contrat, autant que je pouvais."
J'ai demandé le nombre de loups-garou que vous deviez traiter à l'université, et il y a assez d'ingrédients pour un mois, peut-être deux. Mais je peux vous promettre de vous vendre la même quantité le mois prochain !"
"Merci. Oui, je vais avoir besoin de la même quantité."
"Si votre fils a mal aux dents, j'ai des extraits de camomille et de phytolacca du sud de la France. Ma mère en mettait sur les gencives de ma petite soeur, c'était magique. Enfin presque."
"Merci, mais j'en ai déjà."
"Serait-il possible d'en avoir plus ? L'argent n'est pas un problème, c'est l'Université qui paye."
- InvitéInvité
Re: special delivery (leonardo)
Dim 26 Déc 2021 - 13:57
Special delivery
feat Murphy
Début décembre, cela faisait maintenant plusieurs mois qu’il allait et venait entre le Styx et l’université, rapportant à Murphy de maigres reliquats de l’immense trésor qu’il avait accumulé patiemment. Il choisissait toujours ses heures, le moment de ses entrées, Althea en informatrice consciente de son souci de discrétion, Catalina en alliée involontaire qui, avec son planning qui trainait sur le frigo de la cuisine, lui permettait de connaitre les heures d’affluence dans les couloirs, et celles où ces derniers étaient déserts, ou presque.
La première fois, la jeune femme s’était montrée plutôt professionnelle, réservée, et n’avait pas osé lui faire un seul commentaire. Il avait remarqué pourtant, le discret froncement de ses sourcils, l’ombre inquiète dans son regard en comptant et recomptant les pierres de lune, en pesant les herbes fraiches dans leurs sachets de bure. Oui, il y en avait peu, juste assez même, et c’était bien en cela que, justement, il était devenu indispensable au quotidien de la rouquine. Il avait établi la régularité de leur rendez-vous, il jouait sensiblement sur les quantités qu’il lui amenait, à chaque fois, tout en déplorant les caprices du marché, et les conflits internationaux qui compliquaient encore les flux d’import et d’export. Et puis elle avait semblé s’accoutumer un peu à ses passages à l’infirmerie, à ses sourires matois, à sa besace remplie de son futur sous conditions. Il l’avait entendu soupirer tant et plus, le remercier poliment de ses efforts, et ranger avec soin son rachitique butin. Il le savait, il le sentait, elle était sur la brèche, sur le fil du rasoir, et pourtant, il était son seul et unique espoir, pour le moment, de parvenir à rassembler tous ses ingrédients à temps.
- More ? Do you mean, a substancial stock ? For the wolfsbane, it would be possible, since the harvest was at the very end of the summer, I guess they just finished to dry it now, It would be easy to find it. About the moonstones…
Il s’était passé la main sur le visage, avant de se mettre à déambuler dans la pièce. Il y avait là des livres qu’il avait déjà vu joncher le sol de son appartement, quelques années plus tôt. Des ouvrages compulsés avidement par Magda, quand elle avait besoin de réviser pour ses cours de potion. Il avait du les rouvrir pour être capable de donner le change à la médicomage dans leurs interactions, et maintenant, il regardait par la fenêtre, pensif. Il avait vu la jeune femme se déliter lentement, ces dernières semaines. Il l’avait vu hâve, parfois un peu hagarde, et cela allait au-delà de sa fatigue habituelle. Il le savait, parce qu’il l’avait déjà vu en bien meilleur forme, ces derniers mois, malgré ses propres entreprises pour lui saper le moral, la déstabiliser, et faire vaciller Oswald par la même occasion. Non, là, c’était différent, il y avait autre chose, dont il n’était pas l’agent, et cela ne lui plaisait pas. Il avait besoin que Murphy soit prévisible, pour pouvoir être en mesure de l’amener où il le souhaitait. Sans ça, elle était comme ses petits jouets à ressorts qui évoluent au hasard, et il n’y avait pas de place pour la chance, dans ses projets.
- Last month, I heard you talking with one of your … I don’t know, colleagues ? Students ? Anyway, you were talking about moonlight charged stones, the fact that it would be so important to you to have some of them, so …
Se détournant de la fenêtre, avec une mimique mystérieuse, il s’était rapproché de Murphy, contournant le bureau pour se poster en face d’elle.
- Your hand, Ma’am, please.
Come on, I don’t bite. Il avait sorti une petite boite d’allumettes de sa poche de manteau, l’avait agité devant leur nez pour faire raisonner le frottement doux du contenant, puis l’avait ouverte pour le vider dans la paume chaude de la sorcière. Les pierres de lune étaient rondes, douces au toucher, et surtout, surtout, elles brillaient d’un éclat laiteux qui n’existait que lorsque la lumière de la lune les avait baignées pendant de longues heures. Cela représentait presque le double de ce qu'il lui avait fourni un peu plus tôt, et Il lui offrit un petit sourire, refermant ses doigts par-dessus les siens.
- It's a gift. I did it myself, last moon. I don’t know if it’s a one time thing, 'cause I already told you, those little rocks are really, really hard to find these days. But I really do my best to satisfy you, Murphy, I really do.
La première fois, la jeune femme s’était montrée plutôt professionnelle, réservée, et n’avait pas osé lui faire un seul commentaire. Il avait remarqué pourtant, le discret froncement de ses sourcils, l’ombre inquiète dans son regard en comptant et recomptant les pierres de lune, en pesant les herbes fraiches dans leurs sachets de bure. Oui, il y en avait peu, juste assez même, et c’était bien en cela que, justement, il était devenu indispensable au quotidien de la rouquine. Il avait établi la régularité de leur rendez-vous, il jouait sensiblement sur les quantités qu’il lui amenait, à chaque fois, tout en déplorant les caprices du marché, et les conflits internationaux qui compliquaient encore les flux d’import et d’export. Et puis elle avait semblé s’accoutumer un peu à ses passages à l’infirmerie, à ses sourires matois, à sa besace remplie de son futur sous conditions. Il l’avait entendu soupirer tant et plus, le remercier poliment de ses efforts, et ranger avec soin son rachitique butin. Il le savait, il le sentait, elle était sur la brèche, sur le fil du rasoir, et pourtant, il était son seul et unique espoir, pour le moment, de parvenir à rassembler tous ses ingrédients à temps.
- More ? Do you mean, a substancial stock ? For the wolfsbane, it would be possible, since the harvest was at the very end of the summer, I guess they just finished to dry it now, It would be easy to find it. About the moonstones…
Il s’était passé la main sur le visage, avant de se mettre à déambuler dans la pièce. Il y avait là des livres qu’il avait déjà vu joncher le sol de son appartement, quelques années plus tôt. Des ouvrages compulsés avidement par Magda, quand elle avait besoin de réviser pour ses cours de potion. Il avait du les rouvrir pour être capable de donner le change à la médicomage dans leurs interactions, et maintenant, il regardait par la fenêtre, pensif. Il avait vu la jeune femme se déliter lentement, ces dernières semaines. Il l’avait vu hâve, parfois un peu hagarde, et cela allait au-delà de sa fatigue habituelle. Il le savait, parce qu’il l’avait déjà vu en bien meilleur forme, ces derniers mois, malgré ses propres entreprises pour lui saper le moral, la déstabiliser, et faire vaciller Oswald par la même occasion. Non, là, c’était différent, il y avait autre chose, dont il n’était pas l’agent, et cela ne lui plaisait pas. Il avait besoin que Murphy soit prévisible, pour pouvoir être en mesure de l’amener où il le souhaitait. Sans ça, elle était comme ses petits jouets à ressorts qui évoluent au hasard, et il n’y avait pas de place pour la chance, dans ses projets.
- Last month, I heard you talking with one of your … I don’t know, colleagues ? Students ? Anyway, you were talking about moonlight charged stones, the fact that it would be so important to you to have some of them, so …
Se détournant de la fenêtre, avec une mimique mystérieuse, il s’était rapproché de Murphy, contournant le bureau pour se poster en face d’elle.
- Your hand, Ma’am, please.
Come on, I don’t bite. Il avait sorti une petite boite d’allumettes de sa poche de manteau, l’avait agité devant leur nez pour faire raisonner le frottement doux du contenant, puis l’avait ouverte pour le vider dans la paume chaude de la sorcière. Les pierres de lune étaient rondes, douces au toucher, et surtout, surtout, elles brillaient d’un éclat laiteux qui n’existait que lorsque la lumière de la lune les avait baignées pendant de longues heures. Cela représentait presque le double de ce qu'il lui avait fourni un peu plus tôt, et Il lui offrit un petit sourire, refermant ses doigts par-dessus les siens.
- It's a gift. I did it myself, last moon. I don’t know if it’s a one time thing, 'cause I already told you, those little rocks are really, really hard to find these days. But I really do my best to satisfy you, Murphy, I really do.
Made by Neon Demon
- InvitéInvité
Re: special delivery (leonardo)
Sam 1 Jan 2022 - 17:44
Plus le temps passait et plus Murphy était rongée de doutes, de questionnements, d'angoisses.
A propos de l'état de son mariage, tout d'abord. Elle voyait Oswald toujours aussi peu, si concentré qu'il était à renflouer leur compte en banque. Elle devrait le remercier pour cela, ou au moins lui en être reconnaissante. Après tout, il avait de lui-même cherché un deuxième travail, et ses constructions en bois leur permettaient de ne pas acheter des couches de mauvaise qualité pour Oliver.
A propos de la vie qu'elle portait en elle, ensuite. La discussion à coeurs ouverts avec Lubia lui avait donné la force de faire appel à Rose, alors que le calendrier demandait encore plusieurs semaines avant le rendez-vous obligatoire, pour effectuer un test génétique nouveau et encore expérimental. Les résultats ne devaient plus tarder à arriver et elle était nerveuse.
A propos de son travail, enfin, et ses difficultés à le faire correctement. Là dedans, le revendeur de pierres de lune était l'un des principaux concernés. Beaucoup de lycanthropes avaient répondu à son annonce, et elle angoissait à l'idée de devoir annuler l'étude clinique faute de ressources. Elle envisageait aussi de réduire le nombre de participants, mais ne pouvait se résoudre à trouver un quelconque choix logique. Chaque personne l'ayant contactée avait besoin de cette potion : pour ne plus être dangereux, pour vivre une vie presque normale, pour ne pas être tributaire du marché horriblement compliqué en ce qui concernait les ingrédients de potions. Aussi, elle avait peur des représailles, si un choix devait être fait.
Elle osa donc exprimer d'une manière détournée son mécontentement, elle qui d'ordinaire subissait et hochait la tête en indiquant qu'elle comprenait la difficulté de s'approvisionner. "More ? Do you mean, a substancial stock ?" Le haussement de sourcil de Murphy accompagné d'un léger hochement de tête indiquait qu'elle trouvait sa question très claire. En effet, elle avait besoin d'un stock bien plus gros. Le fournisseur lui indiqua que c'était possible pour l'aconit tue-loup, ce qui était déjà bien. Mais elle savait que l'ingrédient le plus compliqué à se procurer était la pierre de lune. Aussi attendit-elle avec impatience qu'il y arrive. "About the moonstones…" Il prit son temps, se passant une main sur le visage, déambulant dans l'infirmerie. Figée par l'angoisse, elle l'observa prendre ses aises, comme s'il était régulièrement venu dans cette pièce. Observer le parc de l'université comme on contemplerait un royaume. Dans cette pièce où elle avait le statut de cheffe, il possédait le pouvoir.
"Your hand, Ma’am, please." Elle ne voyait pas où il voulait en venir avec ces histoires de pierres de lune chargées, mais elle obtempéra. Elle ne se souvenait pas de l'avoir croisé alors qu'elle expliquait à sa stagiaire le mode opératoire de la fabrication de la potion tue-loup. Elle se demanda brièvement s'il la suivait, mais cette pensé s'évapora lorsqu'il agita une petite boîte devant ses yeux. Hypnotisante. Des pierres brillantes en sortirent, froides contre la chaleur de sa peau, et Murphy les contempla, interrogative. Il y avait là beaucoup de pierres, près d'un kilogramme qu'il fallait supporter. L'éclat laiteux la fascina un instant, puis des mains chaudes et rudes se posèrent sur les siennes. Le contact la dérangea, mais elle ne réussit qu'à lever le regard vers le sorcier. "It's a gift. I did it myself, last moon." Mal à l'aise par cette effusion de générosité à son égard et de ce qui pouvait bien la motiver, l'infirmière ne réagit pas.
"I don’t know if it’s a one time thing, 'cause I already told you, those little rocks are really, really hard to find these days. But I really do my best to satisfy you, Murphy, I really do." Le détail aurait pu être oublié, noyé dans le flux de paroles du sorcier à l'accent Américain. Mais ajouté aux autres détails et à sa sensation de malaise, il éclipsa les autres mots et il resta seul, imprimé sur son âme. La surprise mêlée de peur apparut immédiatement sur le visage tacheté de la sorcière. "How do you know my name ?" Oubliées, les questions sur l'approvisionnement plus fréquent ou des commandes plus importantes. Abandonnées, les considérations sur la réduction du nombre de cobayes. Ne restait que cette sensation trop habituelle de peur. Elle n'avait pas bougé, les mains tenant les pierres toujours au contact des siennes. Un geste brusque et il pouvait lui attraper les poignets, l'empêcher de s'échapper. Les ingrédients dans ses paumes la ralentiraient. Elle était coincée.
A propos de l'état de son mariage, tout d'abord. Elle voyait Oswald toujours aussi peu, si concentré qu'il était à renflouer leur compte en banque. Elle devrait le remercier pour cela, ou au moins lui en être reconnaissante. Après tout, il avait de lui-même cherché un deuxième travail, et ses constructions en bois leur permettaient de ne pas acheter des couches de mauvaise qualité pour Oliver.
A propos de la vie qu'elle portait en elle, ensuite. La discussion à coeurs ouverts avec Lubia lui avait donné la force de faire appel à Rose, alors que le calendrier demandait encore plusieurs semaines avant le rendez-vous obligatoire, pour effectuer un test génétique nouveau et encore expérimental. Les résultats ne devaient plus tarder à arriver et elle était nerveuse.
A propos de son travail, enfin, et ses difficultés à le faire correctement. Là dedans, le revendeur de pierres de lune était l'un des principaux concernés. Beaucoup de lycanthropes avaient répondu à son annonce, et elle angoissait à l'idée de devoir annuler l'étude clinique faute de ressources. Elle envisageait aussi de réduire le nombre de participants, mais ne pouvait se résoudre à trouver un quelconque choix logique. Chaque personne l'ayant contactée avait besoin de cette potion : pour ne plus être dangereux, pour vivre une vie presque normale, pour ne pas être tributaire du marché horriblement compliqué en ce qui concernait les ingrédients de potions. Aussi, elle avait peur des représailles, si un choix devait être fait.
Elle osa donc exprimer d'une manière détournée son mécontentement, elle qui d'ordinaire subissait et hochait la tête en indiquant qu'elle comprenait la difficulté de s'approvisionner. "More ? Do you mean, a substancial stock ?" Le haussement de sourcil de Murphy accompagné d'un léger hochement de tête indiquait qu'elle trouvait sa question très claire. En effet, elle avait besoin d'un stock bien plus gros. Le fournisseur lui indiqua que c'était possible pour l'aconit tue-loup, ce qui était déjà bien. Mais elle savait que l'ingrédient le plus compliqué à se procurer était la pierre de lune. Aussi attendit-elle avec impatience qu'il y arrive. "About the moonstones…" Il prit son temps, se passant une main sur le visage, déambulant dans l'infirmerie. Figée par l'angoisse, elle l'observa prendre ses aises, comme s'il était régulièrement venu dans cette pièce. Observer le parc de l'université comme on contemplerait un royaume. Dans cette pièce où elle avait le statut de cheffe, il possédait le pouvoir.
"Your hand, Ma’am, please." Elle ne voyait pas où il voulait en venir avec ces histoires de pierres de lune chargées, mais elle obtempéra. Elle ne se souvenait pas de l'avoir croisé alors qu'elle expliquait à sa stagiaire le mode opératoire de la fabrication de la potion tue-loup. Elle se demanda brièvement s'il la suivait, mais cette pensé s'évapora lorsqu'il agita une petite boîte devant ses yeux. Hypnotisante. Des pierres brillantes en sortirent, froides contre la chaleur de sa peau, et Murphy les contempla, interrogative. Il y avait là beaucoup de pierres, près d'un kilogramme qu'il fallait supporter. L'éclat laiteux la fascina un instant, puis des mains chaudes et rudes se posèrent sur les siennes. Le contact la dérangea, mais elle ne réussit qu'à lever le regard vers le sorcier. "It's a gift. I did it myself, last moon." Mal à l'aise par cette effusion de générosité à son égard et de ce qui pouvait bien la motiver, l'infirmière ne réagit pas.
"I don’t know if it’s a one time thing, 'cause I already told you, those little rocks are really, really hard to find these days. But I really do my best to satisfy you, Murphy, I really do." Le détail aurait pu être oublié, noyé dans le flux de paroles du sorcier à l'accent Américain. Mais ajouté aux autres détails et à sa sensation de malaise, il éclipsa les autres mots et il resta seul, imprimé sur son âme. La surprise mêlée de peur apparut immédiatement sur le visage tacheté de la sorcière. "How do you know my name ?" Oubliées, les questions sur l'approvisionnement plus fréquent ou des commandes plus importantes. Abandonnées, les considérations sur la réduction du nombre de cobayes. Ne restait que cette sensation trop habituelle de peur. Elle n'avait pas bougé, les mains tenant les pierres toujours au contact des siennes. Un geste brusque et il pouvait lui attraper les poignets, l'empêcher de s'échapper. Les ingrédients dans ses paumes la ralentiraient. Elle était coincée.
- traduction:
- "Plus ? Vous voulez dire, une quantité importante ?"
"A propos des pierres de lune..."
"Vos mains, madame, s'il vous plaît."
"C'est un cadeau. Je l'ai fait moi-même, lors de la dernière pleine lune."
"Je ne sais pas si c'est ponctuel ou pas, comme je vous l'ai déjà dit, ces petites pierres sont très très difficiles à trouver. Mais je fais de mon mieux pour vous satisfaire, Murphy, je le fais vraiment."
"Comment connaissez-vous mon nom ?"
- InvitéInvité
Re: special delivery (leonardo)
Sam 15 Jan 2022 - 15:49
Special delivery
feat Murphy
,Elle était à sa merci. Si petite, frêle… fragile. Comme cette fois où ils s’étaient retrouvés seuls, tous les deux, dans la bibliothèque, quelques mois plus tôt. Elle lui donnait l’impression d’être un tout petit oiseau fragile, inconscient de jouer entre les pattes d’un gros chat. Ou plutôt, non, elle n’était peut être pas si naïve que ça, il avait senti la retenue, la méfiance qu’elle tâchait de couvrir par son éducation polie, malgré tout. Elle ne ressemblait pas aux oiselles peu farouches du Styx, qui se seraient bien volontiers vautrés contre lui, dans ses bras, en échange de quelques faveurs ou d’un peu de distraction. Pourtant, elle en aurait bien eu besoin elle aussi, Murphy, de faveurs et de distraction. Mais elle devinait que quelque chose clochait. Qu’elle ne disposait pas de toutes les règles du jeu, avançant alors ses pions avec la plus extrême des précautions.
Il lui avait souri, presque tendrement, malgré la noirceur des prunelles, malgré le tremblement des mains de la jeune femme dans les siennes. Elle avait peur. Il n’avait rien fait pour cela pourtant, pour une fois, mais il devait y avoir des réminiscences, au fond d’elle, de tout ce qu’ils avaient déjà vécu ensemble. De ses visites nocturnes, au cabinet d’obstétrique, où il était allé lui murmurer tous les vilains secrets d’Oswald, avant de lui effacer la moindre trace de son passage dans sa vie … Jusqu’à son installation dans sa routine, à l’université. C’était une prise de risque, bien sur, d’apparaitre en plein jour, à découvert avec sa véritable identité, ou presque. Plusieurs fois, il avait cru apercevoir la silhouette d’Oswald qui passait au détour d’un couloir, mais Althéa l’avait rassuré sur ce point : le lycan ne passait jamais le pas des grilles de l’éminente université, bien trop occupé à enchainer des petits boulot minables, plutôt que de s’occuper vraiment de sa famille.
- Hm. Maybe it’s just because it is, like, written all over this place… On the door, on your coat, on the paper on the desk …
On ne pouvait pas faire plus pragmatique, comme réponse, légère, avec l’intonation de celui qui est presque pris de court par la question. Il pencha la tête un peu sur le coté, sans détourner le regard, alors qu’il retirait lentement ses doigts de ceux de la rouquine, lentement. Une phalange après l’autre.
- I could’nt have guessed that being a nurse in a magical university would be so … stressfull. You seem like you’re about to lose it, maybe you should take my advice and take that chamomile and maybe a splash of lavender too.
Il avait reculé d’un pas, rangé sagement ses mains dans ses poches. Si il avait pu rentrer un peu plus ses épaules encore pour paraitre moins imposant, si c’était encore possible.
- I never heard about the properties of charged moonstones. What is it about ?
Il lui avait souri, presque tendrement, malgré la noirceur des prunelles, malgré le tremblement des mains de la jeune femme dans les siennes. Elle avait peur. Il n’avait rien fait pour cela pourtant, pour une fois, mais il devait y avoir des réminiscences, au fond d’elle, de tout ce qu’ils avaient déjà vécu ensemble. De ses visites nocturnes, au cabinet d’obstétrique, où il était allé lui murmurer tous les vilains secrets d’Oswald, avant de lui effacer la moindre trace de son passage dans sa vie … Jusqu’à son installation dans sa routine, à l’université. C’était une prise de risque, bien sur, d’apparaitre en plein jour, à découvert avec sa véritable identité, ou presque. Plusieurs fois, il avait cru apercevoir la silhouette d’Oswald qui passait au détour d’un couloir, mais Althéa l’avait rassuré sur ce point : le lycan ne passait jamais le pas des grilles de l’éminente université, bien trop occupé à enchainer des petits boulot minables, plutôt que de s’occuper vraiment de sa famille.
- Hm. Maybe it’s just because it is, like, written all over this place… On the door, on your coat, on the paper on the desk …
On ne pouvait pas faire plus pragmatique, comme réponse, légère, avec l’intonation de celui qui est presque pris de court par la question. Il pencha la tête un peu sur le coté, sans détourner le regard, alors qu’il retirait lentement ses doigts de ceux de la rouquine, lentement. Une phalange après l’autre.
- I could’nt have guessed that being a nurse in a magical university would be so … stressfull. You seem like you’re about to lose it, maybe you should take my advice and take that chamomile and maybe a splash of lavender too.
Il avait reculé d’un pas, rangé sagement ses mains dans ses poches. Si il avait pu rentrer un peu plus ses épaules encore pour paraitre moins imposant, si c’était encore possible.
- I never heard about the properties of charged moonstones. What is it about ?
Made by Neon Demon
- InvitéInvité
Re: special delivery (leonardo)
Dim 30 Jan 2022 - 19:20
Les pierres de lune dans ses paumes pesaient lourd, très lourd. Murphy sentait ses muscles se contracter sous l'effort, mais elle ne pouvait pas tout lâcher, ou se détourner du sorcier sans risquer de se faire attaquer. Mentalement, elle se détestait. Sa première réflexion fut qu'Oswald serait très agacé contre elle si elle se retrouvait dans une situation dangereuse. La suivante fut qu'il devrait plutôt être très triste, si elle venait à être attaquée et qu'elle en ressortait blessée, ou pire. Lors de sa troisième pensée, elle s'auto-flagellait mentalement d'avoir été tellement aveuglée par ses soucis qu'elle en avait oublié la méfiance constante dont elle devait faire preuve, suite aux problèmes que son mari avait eu avec la justice. "Hm. Maybe it’s just because it is, like, written all over this place… On the door, on your coat, on the paper on the desk …" L'évidence était si énorme qu'elle en rit presque de ne pas l'avoir vue plus tôt. Au lieu de cela, elle étira ses lèvres en un sourire rassuré, son coeur se reposant doucement de sa frayeur. "Right. Silly me." Le fournisseur ne semblait pas se hâter d'éloigner ses doigts de ceux de l'Ecossaise, et celle-ci fut mal à l'aise du contact qui se prolongeait. L'homme essayait-il de la charmer ? Elle n'avait pas vraiment d'expérience en la matière et elle devait avouer qu'elle était plutôt rouillée.
L'Americain avait bien observé sa gêne, son stress, son mal-être général, et ne se fit pas prier pour faire une remarque. "You seem like you’re about to lose it, maybe you should take my advice and take that chamomile and maybe a splash of lavender too." Piquée à vif, Murphy haussa les sourcils. That's not your fucking business. Keep your chamomile for another damsel in distress, I want fucking moonstones. Ce n'était pas la première fois qu'elle avait envie de renvoyer des personnes aux intentions douteuses dans leurs buts sur son lieu de travail, et elle l'avait fait à plusieurs reprises, mais pour cette fois, l'infirmière sut se contenir. Elle serra les mâchoires, et préféra poser les précieuses pierres de lune chargées sur son bureau, plutôt que de se disputer avec la seule personne qui était en capacité de lui fournir ces ingrédients. "Thank you, but I have everything I need." Etait-ce de l'agacement perceptible dans sa voix ? Certainement.
Heureusement pour lui (ou plutôt pour elle), le sorcier changea de sujet. "I never heard about the properties of charged moonstones. What is it about ?" Elle aurait préféré qu'il s'en aille et la laisse à ses (pré)occupations, mais elle tâcha de répondre à sa question avec le plus de pédagogie possible. Après tout, elle devait bien s'entraîner à enseigner, avec son nouveau poste d'assistante du professeur. S'installant sur un coin de son bureau, elle joignit ses mains devant elle. "Charged moonstones help with the stability of the wolfsbane potion. Basically, the quicksilver particles form a bond with the moonstone, that strengthens when there is a bit of the full moon energy. And when you brew a great amount of the potion at the same time, like I do, it's ideal to have charged moonstones. That way you ensure nothing wrong will happen." Toussotant un peu, espérant qu'elle ait été assez claire et qu'il ne lui pose pas plus de questions, la potionniste osa une nouvelle demande. "About that, I was wondering if we could change the delivery date ? It would really be better for me to have the moonstones before the full moon, so I can make sure they are properly charged." Ne sachant pas trop quoi dévoiler de son étude à cet individu, elle se dit cependant qu'elle ne risquait pas grand chose, l'étude étant publique. "I'm conducting a study and I'm brewing the potion for quite a lot a lycanthropes, so I really need more moonstones. At least..." Elle marqua un temps d'arrêt, comptant dans sa tête, les yeux levés vers le plafond. "Two kilograms every moon ? Would that be okay ? The university has the founds." Elle se sentit obligée de préciser une nouvelle fois qui payait, car c'était clair qu'elle n'avait pas cet argent.
L'Americain avait bien observé sa gêne, son stress, son mal-être général, et ne se fit pas prier pour faire une remarque. "You seem like you’re about to lose it, maybe you should take my advice and take that chamomile and maybe a splash of lavender too." Piquée à vif, Murphy haussa les sourcils. That's not your fucking business. Keep your chamomile for another damsel in distress, I want fucking moonstones. Ce n'était pas la première fois qu'elle avait envie de renvoyer des personnes aux intentions douteuses dans leurs buts sur son lieu de travail, et elle l'avait fait à plusieurs reprises, mais pour cette fois, l'infirmière sut se contenir. Elle serra les mâchoires, et préféra poser les précieuses pierres de lune chargées sur son bureau, plutôt que de se disputer avec la seule personne qui était en capacité de lui fournir ces ingrédients. "Thank you, but I have everything I need." Etait-ce de l'agacement perceptible dans sa voix ? Certainement.
Heureusement pour lui (ou plutôt pour elle), le sorcier changea de sujet. "I never heard about the properties of charged moonstones. What is it about ?" Elle aurait préféré qu'il s'en aille et la laisse à ses (pré)occupations, mais elle tâcha de répondre à sa question avec le plus de pédagogie possible. Après tout, elle devait bien s'entraîner à enseigner, avec son nouveau poste d'assistante du professeur. S'installant sur un coin de son bureau, elle joignit ses mains devant elle. "Charged moonstones help with the stability of the wolfsbane potion. Basically, the quicksilver particles form a bond with the moonstone, that strengthens when there is a bit of the full moon energy. And when you brew a great amount of the potion at the same time, like I do, it's ideal to have charged moonstones. That way you ensure nothing wrong will happen." Toussotant un peu, espérant qu'elle ait été assez claire et qu'il ne lui pose pas plus de questions, la potionniste osa une nouvelle demande. "About that, I was wondering if we could change the delivery date ? It would really be better for me to have the moonstones before the full moon, so I can make sure they are properly charged." Ne sachant pas trop quoi dévoiler de son étude à cet individu, elle se dit cependant qu'elle ne risquait pas grand chose, l'étude étant publique. "I'm conducting a study and I'm brewing the potion for quite a lot a lycanthropes, so I really need more moonstones. At least..." Elle marqua un temps d'arrêt, comptant dans sa tête, les yeux levés vers le plafond. "Two kilograms every moon ? Would that be okay ? The university has the founds." Elle se sentit obligée de préciser une nouvelle fois qui payait, car c'était clair qu'elle n'avait pas cet argent.
- InvitéInvité
Re: special delivery (leonardo)
Ven 11 Fév 2022 - 13:15
Special delivery
feat Murphy
Il avait écouté les explications de la médicomage avec attention, et l’intérêt tout naturel de celui qui ne rechigne jamais à apprendre de nouvelles choses, dès lors que cela profite à son commerce. Ni trop, ni trop peu, mais malgré tout, il y avait ce regard, intense, qu’il dardait sur elle comme deux banderilles incandescentes, ne cillant que rarement. Comme deux vortex qui l’aspiraient, s’insinuant dans son esprit et effaçant la distance, pourtant physique, entre eux. Il avait gouté à chacune des syllabes qu’il lui avait arrachées, qu’elle ne lui aurait pas offertes de son plein gré. Mais il n’était pas gourmand, plutôt gourmet. Il ne lui en demanda pas plus, quand, finalement, sa voix s’était éteinte, son regard plein d’hésitation et d’appréhension après une ultime requête, en forme de question. En forme de supplique. Ses préférées. Il s’était frotté la nuque, l’air embêté qu’il empruntait à un autre que lui,
- Okay, I don’t know. As i told you, it’s not that easy to find those rocks, but I’ll do my best, if it’s the price to pay to see your lovely smile.
Il se permit d’en faire un peu trop, parce qu’elle, n’avait pas les crédits suffisants pour balayer l’affront d’un mouvement de la main. Il la laisserait avec cette sensation incongrue, ce mélange d’inquiétude et de soulagement. Et puis, il y aurait l’attente, languide, de le revoir quelques semaines plus tard, guettant la taille de sa besace, le poids qu’elle pèserait au niveau de sa hanche. Il lui avait dit qu’elle n’avait pas besoin de le raccompagner à l’entrée, qu’il connaissait le chemin. Lui avait souhaité, bien sur, une agréable fin de journée, de semaine, de mois, et bien sur « bonne chance pour ses recherches ». Il aurait du simplement lui dire « à tout à l’heure ». Mais ça, ça ne concernait que lui, au final ...
- Okay, I don’t know. As i told you, it’s not that easy to find those rocks, but I’ll do my best, if it’s the price to pay to see your lovely smile.
Il se permit d’en faire un peu trop, parce qu’elle, n’avait pas les crédits suffisants pour balayer l’affront d’un mouvement de la main. Il la laisserait avec cette sensation incongrue, ce mélange d’inquiétude et de soulagement. Et puis, il y aurait l’attente, languide, de le revoir quelques semaines plus tard, guettant la taille de sa besace, le poids qu’elle pèserait au niveau de sa hanche. Il lui avait dit qu’elle n’avait pas besoin de le raccompagner à l’entrée, qu’il connaissait le chemin. Lui avait souhaité, bien sur, une agréable fin de journée, de semaine, de mois, et bien sur « bonne chance pour ses recherches ». Il aurait du simplement lui dire « à tout à l’heure ». Mais ça, ça ne concernait que lui, au final ...
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