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Les 25 livres féministes qu’il faut avoir lus

Nos journalistes littéraires ont concocté une liste des 25 ouvrages à (re)découvrir pour explorer la pensée féministe, de «La Servante écarlate» à «Une chambre à soi» en passant par les sorcières de Mona Chollet

n/a — © Fares Cachoux pour Le Temps
n/a — © Fares Cachoux pour Le Temps

Les livres présentés ici ont tous été, à leur façon, des bornes dans le cheminement de la pensée féministe, dans l’évolution du regard des femmes sur elles-mêmes et sur leur situation. Un livre tend toujours un miroir à ses lecteurs, il permet de mieux se voir et donc de mieux voir tout autour de soi. Chaque roman, déclaration, manifeste, pièce de théâtre, essai retenu ici a fait bouger les lignes du débat et a donné aux lectrices l’élan de bouger elles-mêmes.

Nous avons classé ces 25 livres féministes par ordre chronologique. Et il y a du vertige à passer d’Olympe de Gouges à Virginie Despentes et Mona Chollet en passant par Simone de Beauvoir et Antoinette Fouque. Du vertige et de l’émotion à l’écoute de ces voix qui ont traversé le temps par la force du raisonnement, l’inventivité du style, la ténacité dans le combat d’idées. La plupart de ces livres ont suscité des scandales au moment de leur parution et nombre d’autrices ont été moquées, conspuées, menacées. Olympe de Gouges, pionnière de la lutte pour les droits des femmes et l’abolition de l’esclavage, est morte sur l’échafaud en 1793. Demeure l’énergie intacte de sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne écrite en 1791.

Lire aussi:  Laura Nsafou: «J'ai à cœur de diffuser des messages afro-féministes dans la fiction pour enfants»

Et il y a Fifi, Fifi Brindacier! Depuis l’immédiat après-guerre et jusqu’à aujourd’hui, le personnage imaginé par Astrid Lindgren est une formidable figure d’identification pour les petites filles, un appel à être soi-même, à ne pas avoir peur, à être poète de sa propre vie. A partir de là, tout est possible.

Lisbeth Koutchoumoff Arman

«Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne» (1791)

Olympe de Gouges

Longtemps oubliée puis moquée comme «virago», c’est la ténacité des féministes au XXe siècle qui a redonné à Olympe de Gouges sa juste place: celle d’être une figure marquante de la Révolution française et une pionnière du féminisme. Femme de lettres, elle s’engagera avant la Révolution déjà pour l’égalité entre les femmes et les hommes et pour l’abolition de l’esclavage. Sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (Folio) est un texte fondateur à lire dès l’école: «Femme, réveille-toi!»  (L. K.)

«Une Chambre à soi» (1929)

Virginia Woolf

Une Chambre à soi (devenu Un Lieu à soi dans la traduction de Marie Darrieussecq en 2016) réunit les conférences que Virginia Woolf a données en 1928 dans deux collèges féminins à Cambridge. Thème de ses interventions: la place des femmes dans la création littéraire ou plutôt les raisons qui dissuadent les femmes de prendre la plume. Pragmatique, la romancière pose deux exigences pour permettre aux femmes d’écrire: disposer d’argent et d’une pièce à soi, que l’on peut fermer à clé, de façon à s’extraire des contingences familiales, à pouvoir rêver et croire en soi.  (L. K.)

«Fifi Brindacier» (1945)

Astrid Lindgren

Deux couettes rousses, des robes rigolotes, de longues chaussettes, voici Fifi Brindacier, 9 ans, effrontée et courageuse, qui vit sans parents avec un singe et un cheval. Des garçons tabassent un plus petit? Fifi s’interpose et les met en déroute. L’école? Fifi n’y va pas, son imagination déborde tous les cadres. Figure d’identification pour des générations de petites filles, le personnage de la Suédoise Astrid Lindgren a été adapté en série (1970) et en dessin animé (1998). Vraiment trop forte, Fifi.  (L. K.)

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«Le Deuxième Sexe» (1949)

Simone de Beauvoir

«On ne naît pas femme, on le devient»: aucun concept féministe n’est aussi célèbre que ce constat tiré de la somme consacrée par la philosophe à l’origine sociale de l’infériorité des femmes telle qu’elle se donnait encore à voir après la Seconde Guerre mondiale, quand les femmes avaient remplacé les hommes au travail. Récit encyclopédique et réflexif qui n’épargne pas Freud ou Marx, l’éducation bourgeoise ni les femmes elles-mêmes, coupables d’avoir intériorisé leur soumission, ce monument traduit dans le monde entier et vendu à des millions d’exemplaires reste une lecture obligatoire. (Catherine Frammery)

«Le Carnet d’or» (1962)

Doris Lessing

Au cœur du Carnet d’or de Doris Lessing, Prix Nobel de littérature 2007, Anna, écrivaine en panne d’écriture. Pour lutter contre la folie qui guette, elle tient son journal dans plusieurs carnets: le noir pour le travail, le rouge pour l’engagement politique, le bleu pour l’introspection, le jaune pour les sentiments. Le carnet d’or les rassemble tous et c’est celui qui la sauvera. Doris Lessing l’a répété: elle ne pensait pas écrire un roman féministe. Les lectrices n’ont jamais été d’accord.  (L. K.)

«Je sais pourquoi l’oiseau chante en cage» (1969)

Maya Angelou

Une autobiographie en forme de coup de poing, qui à travers l’histoire de cette petite fille noire pauvre, élevée dans le Sud raciste des Etats-Unis, violée dans son enfance, mère à 20 ans, poétesse, écrivaine, très engagée dans la lutte contre la ségrégation et l’apartheid, parle au nom de toutes les femmes afro-américaines des années 1960: pas étonnant que le récit de sa résilience et de sa libération grâce aux livres soit devenu un classique, étudié dans les écoles américaines.  (C. F.)

«Parole de femme» (1974)

Annie Leclerc

Encore un livre qui a fait scandale à sa parution en 1974: Parole de femme (Babelio) d’Annie Leclerc est un texte philosophique et poétique, presque un chant, porté par un souhait: libérer la parole des femmes, l’inventer, la faire naître pour sortir de l’impérialisme culturel masculin. Les femmes ont leur mot à dire, leurs forces propres à apporter dans un monde d’hommes régi par le profit et l’esprit de conquête.  (L. K.) 

«Ainsi soit-elle» (1975)

Benoîte Groult

«Un roman policier dans lequel la victime est la femme.» De l’excision des filles à leur sous-représentation dans les universités en passant par le mariage obligatoire, le récit (très accessible) de ce qu’on appelait alors la «condition de la femme» est mordant et parfois cru. Livre d’histoire, essai sociologique et pamphlet électrochoc, Ainsi soit-elle (Livre de poche) a bouleversé la société française et reste une puissante introduction à la prise de conscience féministe. «Il faut enfin guérir d’être femme. Non pas d’être née femme, mais d’avoir été élevée femme dans un univers d’hommes.»  (C. F.)

Ainsi soit-elle (Livre de poche) a bouleversé la société française et reste une puissante introduction à la prise de conscience féministe.

«Une si longue lettre» (1979)

Mariama Bâ

Dans le sillage d’Aminata Sow Fall, la grande autrice sénégalaise, Mariama Bâ a marqué le féminisme africain avec Une si longue lettre (Le Serpent à plumes). Ramatoulaye écrit à sa meilleure amie depuis la réclusion traditionnelle qui suit son veuvage. Elle revient sur leurs années d’étudiantes portées par les rêves des indépendances. Puis vint le temps des désillusions. Les pages où Ramatoulaye décrit sa douleur quand, après vingt-cinq ans de vie commune, son mari a pris une seconde épouse, demeurent une référence littéraire sur la polygamie.  (L. K.)

«Ne suis-je pas une femme? Femmes noires et féminisme» (1981)

bell hooks

Féministe intersectionnelle avant l’heure, bell hooks lie les différentes oppressions que subissent les femmes noires, dans un ouvrage révolutionnaire. Forte de son expérience de militante féministe dans les années 1970, l’auteure, qui omet délibérément les majuscules de son nom pour ne pas mettre en avant sa personne mais ses écrits, dénonce les féminismes blancs. Avec Ne suis-je pas une femme? (Cambourakis), bell hooks a marqué l’afro-féminisme et a livré un essai aussi nécessaire que passionnant.  (Salambô Marie)

«Les Mères» (1982)

Claire Bretécher

C’est leur formidable liberté qui fait de ces «mères» des féministes, même s’il n’est pas sûr que l’individualisme radical de Bretécher y retrouve ses petites. Pilule, travail des femmes, transformation du couple et de la société, et la prise de contrôle de sa vie: la bédé est drôle et méchante, les bobos bien sûr en prennent pour leur grade, et sous nos yeux, la société change, vue par la seule femme qui a percé dans un univers très masculin. Pas de femme enceinte surpuissante, juste une affirmation de soi, intranquille et ouverte sur un nouveau monde. (C. F.)

«Rêver l’obscur. Femmes, magie et politique» (1982)

Starhawk

Publié par les Editions Cambourakis dans une collection intitulée Sorcières, ce manifeste néopaïen et sorcier de la Californienne Starhawk paru en 1982 aux Etats-Unis est à la fois un livre d’histoire, un manuel d’activisme – écologiste, pacifiste, altermondialiste – et une voie personnelle, collective et spirituelle. Il invite à penser différemment le monde ainsi que l’action politique et sociale en s’appuyant sur la puissance des rituels et sur une énergie créatrice née de notre rapport à la terre. Un renversement de point de vue qui n’a rien de folklorique. (Eléonore Sulser)

«L’un est l’autre» (1985)

Elisabeth Badinter

Après des millénaires de complémentarité, heureuse ou conflictuelle, l’homme et la femme n’ont jamais été si proches et ressemblants qu’en cette fin de XXe siècle, constate la philosophe, qui fit œuvre de précurseure avec cet essai percutant sur les rapports entre hommes et femmes dans l’histoire, annonçant la naissance d’une forme d’androgynie, avec des femmes prenant des rôles masculins et des hommes acceptant leur part féminine. Ce sont nos identités qui se rejouent, car «peut-on se contenter de donner de l’homme une définition négative: celui qui ne porte pas d’enfant»?  (C. F.)

«La Servante écarlate» (1985)

Margaret Atwood

Alors que des assemblées masculines votent la criminalisation de l’avortement, cette œuvre de fiction fait froid dans le dos. Elle s’ancre d’ailleurs dans le réel, car le futur dans lequel s’inscrit La Servante écarlate (Pavillons Poche) est proche et l’héroïne porte encore le souvenir de notre monde. Mais elle vit dans un régime ultra-patriarcal où les femmes sont consignées aux rôles d’épouses ou d’amantes pondeuses. D’un côté, la façade sociale, de l’autre, la reproduction. Chacune appartient à une caste définie et doit répondre aux attentes d’une société mâle, qui ajoute à sa guise la prostitution au menu. Effrayant.  (E. Sr)

«Trouble dans le genre. Le féminisme et la subversion de l’identité» (1990)

Judith Butler

Elle est la référence ultime de la théorie queer: la philosophe américaine Judith Butler a développé l’idée que les genres étaient construits socialement et qu’ils n’étaient finalement qu’une performance dès les années 1990. Réputé pour être difficile à lire et à assimiler, Trouble dans le genre (La Découverte) reste une pierre angulaire du féminisme. Un essai essentiel pour comprendre la fluidité des genres et sortir de la binarité hommes-femmes.  (S. M.)

«Femmes, manifestez-vous!» (1994)

Taslima Nasreen

Ce recueil d’articles, de souvenirs et de réflexions d’abord publié en 1991 a connu un énorme succès au Bangladesh, mais, au-delà du sort des femmes opprimées dans son pays par le patriarcat et l’islam, c’est du destin de toutes les femmes et de toutes les religions que l’autrice s’empare. Ancienne gynécologue, militante acharnée de la laïcité et du féminisme, la femme de lettres dévoile comment sont intimement liés le contrôle économique, l’enfermement du mariage, la contrainte religieuse et l’oppression sexuelle. Sa langue souvent brute et sa pensée très politique en ont fait une bête noire pour les fondamentalistes.  (C. F.)

«Il y a deux sexes. Essais de féminologie» (1995)

Antoinette Fouque

«Féminologue», psychanalyste, cofondatrice du MLF mais aussi éditrice (Les Editions des femmes), Antoinette Fouque est une figure militante remarquable. Contre tous les «mono» – monothéisme, monarchie, monosexualité –, elle martèle qu’il y a bien deux sexes et qu’il faut désormais en tenir compte, car «cette hétérosexualité, cette hétérogénéité, est la condition de la richesse, de la fertilité de l’humanité». Au jour le jour, entre 1989 et 1995, elle observe, commente, interroge l’humain, le monde et l’actualité en tant que femme. Un parcours de combattante mais aussi de femme qui pense, qui observe et avance.  (E. Sr)

«Masculin/féminin. La Pensée de la différence» (1996)

Françoise Héritier

Françoise Héritier s’interroge sur les fondements de la hiérarchie entre masculin et féminin dans cette série d’articles rassemblés et publiés en 1996 (Odile Jacob). Elle œuvre en tant qu’anthropologue observant et questionnant des sociétés premières, déchiffrant les interactions entre féminin et masculin, le poids de la procréation et les rapports de parentés, selon la grille de lecture structuraliste développée par Claude Lévi-Strauss. En remontant aux origines de la différence des sexes, en la déployant, elle permet d’en prendre conscience, et d’avancer en toute connaissance de cause vers davantage d’égalité.  (E. Sr)

«Les Monologues du vagin» (1996)

Eve Ensler

En interrogeant plus de 200 femmes du monde entier sur leur rapport à leur vulve, Eve Ensler a brisé tous les tabous autour de la sexualité féminine. Depuis, Les Monologues du vagin (Denoël) a été traduit en 48 langues et interprété sur scène dans les théâtres du monde entier. Si la dramaturge a fait face à des critiques, notamment concernant un passage sur la pédopornographie, Eve Ensler a tout de même modifié le rapport des femmes à leurs corps et au mot «vagin», toujours peu employé aujourd’hui.  (S. M.)

Eve Ensler a tout de même modifié le rapport des femmes à leurs corps et au mot «vagin»

«L’Evénement» (2000)

Annie Ernaux

Il faut lire L’Evénement – ce récit de l’avortement clandestin d’une jeune femme en janvier 1964 – pour mesurer les humiliations et les peurs auxquelles s’exposaient les femmes avant la mise sur le marché de la pilule contraceptive et la légalisation de l’interruption de grossesse. Basé sur le journal intime de l’écrivaine, L’Evénement est une œuvre littéraire autant qu’un témoignage. C’est un avènement aussi: celui d’une conscience de classe et de genre; et celui d’une femme qui s’engage, alors, à raconter une geste, une épopée, la sienne. Bien avant Les Années, ce récit peut être lu comme l’histoire de toutes les femmes d’une génération.  (E. Sr)

«Histoire des mères et de la maternité en Occident» (2000)

Yvonne Knibiehler

Féministe iconoclaste, comme elle se définit elle-même, Yvonne Knibiehler écrit du côté des mères. Historienne de la maternité, pionnière du domaine, la chercheuse affirme que «la maternité reste l’angle mort du féminisme». Les femmes, et c’était une nécessité, se sont d’abord attelées à se libérer de l’obligation d’enfanter. Aujourd’hui, les droits à un accouchement respectueux de la mère et de l’enfant, à une maternité heureuse, à la possibilité de concilier maternité et travail demeurent des sujets brûlants pour 80 à 90% des femmes.  (L. K.)

«King Kong Théorie» (2006)

Virginie Despentes

«La figure de la loseuse de la féminité m’est plus que sympathique, elle m’est essentielle. Exactement comme la figure du loser social, économique ou politique.» Devenir une femme, pas celle qu’on vous assigne mais celle que vous êtes vraiment. C’est le cœur de King Kong Theory (Livre de poche), qui retrousse comme un gant la plupart des idées reçues sur le viol, la prostitution, la soumission. En racontant son histoire, en réfléchissant pour elle-même et par elle-même, Virginie Despentes fait à ses lectrices le cadeau d’une pensée libre et forte, affranchie des normes et des injonctions, une pensée très profondément féministe.  (E. Sr)

«Reflets dans un œil d’homme» (2012)

Nancy Huston

Vilain petit canard en vue. Au rebours des théories féministes dominantes, le genre n’est pas ici pure construction sociale, à preuve le regard prédateur que l’homme porte sur la femme, qui témoigne d’une différence irrévocable entre les sexes due à l’impérative reproduction biologique. Dans la mode, la photographie, ou dans les rapports entre les filles et leur père, la Canadienne explore la coquetterie, la séduction, la prostitution, en tire des sentences sur «la femme occidentale» dont beaucoup font sursauter. Un ouvrage polémique qui signale en creux une scène féministe travaillée par les contradictions.  (C. F.)

«Chère Ijeawele, ou un manifeste pour une éducation féministe» (2017)

Chimamanda Ngozi Adichie

Dans le bouillonnement de la scène littéraire nigériane, Chimamanda Ngozi Adichie est devenue l’une des voix fortes de sa génération. Découverte avec L’Hibiscus rouge en 2003, confirmée avec L’Autre Moitié du soleil puis avec les nouvelles Autour de ton cou, l’écrivaine entrecroise, jusque dans les ambivalences, les rapports hommes-femmes, le racisme et tous les rapports de domination. Succès éditorial, Chère Ijeawele, ou un manifeste pour une éducation féministe lance des pistes pour parvenir à «une éducation différente pour nos enfants, pour tenter de créer un monde plus juste à l’égard des femmes et des hommes».  (L. K.)

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«Sorcières. La puissance invaincue des femmes» (2018)

Mona Chollet

Dans le sillage de Starhawks, mais aussi de Jules Michelet, Mona Chollet fait un éloge jouissif de la figure de la sorcière. Des contes où celle-ci, loin d’être uniformément mauvaise, peut être salvatrice, à la vieillesse qui n’est qu’une apparence et recèle une sagesse pleine de pouvoirs. Mona Chollet raconte le destin de la sorcière dans notre univers contemporain, sans cesse renvoyée aux bûchers, mais sans cesse renaissante, et chaque fois peut-être un peu plus puissante. Pour rencontrer la sorcière bienfaisante et magique qui est en soi, qui résiste et avance.  (E. Sr)

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