Le grand retour en grâce du nucléaire civil
Les objectifs de neutralité carbone entre 2035 et 2050 votés par plusieurs dizaines de pays depuis quatre ans avaient amorcé la tendance. La crise énergétique orchestrée par la Russie n’a fait qu’amplifier le phénomène. On assiste un peu partout à un retour en grâce du nucléaire.
À commencer par les Pays-Bas, qui ont créé la surprise en 2021 en annonçant la construction de deux réacteurs. La Pologne, qui en parle depuis des années, a également formalisé ses appels d’offres. Si, après l’Italie et la Lituanie, l’Allemagne persiste dans sa sortie de l’atome en 2023, la Suisse en 2034 et l’Espagne en 2035, la Belgique a décidé de prolonger deux réacteurs et va investir dans les petits réacteurs nucléaires modulaires (SMR).
C’est aussi le cas de la France et du Royaume-Uni, pour compléter leur programme de nouveau nucléaire avec la construction de plusieurs EPR. La Bulgarie, la République tchèque et le Kazakhstan étudient eux aussi la construction de SMR avec l’américain Nuscale. Les petits réacteurs de nouvelle génération tentent également la Suède, la Roumanie, l’Estonie, la Serbie, la Pologne, la Corée, le Canada, le Qatar, les États-Unis, y compris sur la Lune, la Chine et... le Japon, qui vient d’annoncer de nouveaux redémarrages de réacteurs arrêtés après Fukushima. Plus inquiétant, la seule centrale arménienne, de la même génération que celle de Tchernobyl, va être prolongée.
Restent les irréductibles qui résistent à l’atome. Si l’Albanie a été tentée, l’Autriche y reste farouchement opposée, comme la Grèce, le Portugal, la Norvège et l’Irlande. Pays trop sismique, l’Azerbaïdjan n’y songe pas, tout comme la Bosnie-Herzégovine, Chypre, le Danemark, le Kosovo, et l’Islande qui a la géothermie. La Croatie, elle, détient 50 % d’une centrale en Slovénie.
Vous lisez un article de L'Usine Nouvelle 3711 - Octobre 2022
Lire le sommaire