Nucléaire : Elisabeth Borne met la pression sur EDF pour le redémarrage de réacteurs

La Première ministre souhaite que l’industriel respecte son calendrier de maintenance des réacteurs nucléaires afin d’éviter le redémarrage d’une centrale à charbon, face au risque de pénurie d’électricité cet hiver.

La Première ministre Elisabeth Borne s'exprime à l'issue du séminaire gouvernemental, le 31 août 2022. AFP/Sarah Meyssonier
La Première ministre Elisabeth Borne s'exprime à l'issue du séminaire gouvernemental, le 31 août 2022. AFP/Sarah Meyssonier

    Le coup de pression est poli, mais bien appuyé. « Je compte vraiment sur EDF pour assurer son programme de redémarrage (de réacteurs nucléaires) dans les prochaines semaines, dans les prochains mois, et ça nous éviterait de devoir redémarrer une centrale à charbon », a déclaré Élisabeth Borne ce jeudi matin sur France Inter. Seuls 24 des 56 réacteurs du parc nucléaire d’EDF sont actuellement en service, les autres étant à l’arrêt pour des opérations de maintenance programmées ou suite à des problèmes de corrosion qui n’étaient pas prévus.

    La cheffe du gouvernement souhaite que le calendrier soit tenu afin d’éviter à la France de devoir redémarrer une centrale à charbon, face au risque de pénurie d’électricité cet hiver. Élisabeth Borne a également rappelé qu’elle comptait sur les Français et les entreprises pour faire des économies de consommation d’énergie afin de ne pas devoir recourir à des coupures de courant tournantes par quartiers, appelées délestages.

    « Continuer à produire de l’énergie nucléaire »

    La Première ministre a ensuite répondu aux critiques émises lundi par le PDG sortant d’EDF Jean-Bernard Lévy sur le manque d’anticipation du gouvernement pour former du personnel compétent dans le secteur nucléaire. « On n’a pas dévié, depuis 2017 on demande à EDF de mettre en œuvre son programme de maintenance lourde, de recruter des compétences », a affirmé Élisabeth Borne. « Ce n’est pas parce qu’on a fermé deux réacteurs (à Fessenheim) suite aux décisions prises sous le quinquennat de M. Hollande, qu’on n’a pas assuré EDF qu’il faudrait continuer à produire de l’énergie nucléaire », a-t-elle ajouté.



    « Entretemps, on a acté qu’on allait construire des nouveaux réacteurs, mais sur le parc existant, c’est très clair, il n’y a jamais eu aucune ambiguïté. Évidemment, il faut prolonger ce parc, il faut assurer les opérations de maintenance nécessaires et recruter », a martelé la cheffe du gouvernement.

    Élisabeth Borne a enfin confirmé que le recrutement du nouveau patron d’EDF était « en cours de finalisation », sans donner de date pour une annonce ni de nom d’un éventuel favori. Ce changement de tête intervient au moment où l’État a engagé la renationalisation à 100 % du groupe.