Titulaire ou sur la liste des transferts: le cas Hoedt, une situation pas simple à gérer pour Felice Mazzù
Envoyer Wesley Hoedt sur le banc n’est pas un choix aussi simple qu’on pourrait le croire pour un entraîneur.
- Publié le 11-10-2022 à 06h35
- Mis à jour le 11-10-2022 à 09h19
Depuis son arrivée à Anderlecht il y a quinze mois, Wesley Hoedt n’a jamais été sur le banc. Pas un seul match, même contre les amateurs en Coupe de Belgique. Les seules rencontres qu’il a loupées, c’était pour purger une suspension. Pareil à l’Antwerp lors de son prêt en 2019-2020. Si le défenseur néerlandais n’a jamais posé ses fesses sur le banc d’un stade en Belgique, ce n’est pas un hasard.
1. Un leader d’opinion qui parle fort et qui fait peur
La stat dit deux choses de Hoedt : il est loin d’être un mauvais footballeur et il a un caractère qui effraie. Le mettre sur le banc n’est pas une décision qui peut se prendre à la légère. L’influence du joueur est grande et se le mettre à dos peut devenir dangereux pour un entraîneur. L’équilibre d’un vestiaire vaut plus que tout dans la survie d’un technicien.
Non, Hoedt ne retournerait pas forcément le groupe anderlechtois contre Mazzù s’il devenait remplaçant, mais il en aurait les capacités. Déjà proche de Jan Vertonghen (ils font parfois la route ensemble pour venir à l’entraînement), Hoedt est un leader d’opinion qui n’a jamais peur de parler fort. D’où l’idée qui se dégage dans l’esprit de ses différents entraîneurs : Hoedt, c’est dans le onze de base ou sur la liste des transferts.
2. Son avenir dépend du système choisi par Mazzù
Que va décider Mazzù maintenant ? Le choix du système fera beaucoup. S’il garde un trio derrière, il aura encore besoin de Hoedt. Peut-être après l’avoir laissé souffler mentalement mais la saison est encore longue. Si le staff conserve la tactique de la seconde mi-temps à Malines, l’avenir du Néerlandais va en revanche s’assombrir. Il entrerait directement en concurrence avec Vertonghen et Delcroix, les deux autres gauchers.
Les prochaines semaines diront donc beaucoup sur l’avenir de Hoedt au Sporting. Si sa rétrogradation devait se confirmer, il pourrait déjà utiliser le mercato de janvier, même s’il est sous contrat jusqu’en 2025 avec un salaire XXL, aux nouvelles normes anderlechtoises.
3. Un bon défenseur qui se prend pour un très bon
Mais Hoedt est toujours un joueur du RSCA. Et même un cadre de l’équipe qui a connu la Serie A (Lazio), la Premier League (Southampton) et la Liga (Celta Vigo). Ce qui frappe le plus, c’est le niveau qu’il affiche cette saison. Comment un tel CV peut être autant en difficulté dans notre championnat ? La réponse se trouve justement dans son CV : avec ses références, Hoedt estime qu’il doit être le meilleur en Pro League. À vouloir montrer sa supériorité à chaque touche de balle, il se crée des problèmes. Ce qui explique aussi pourquoi il s’en prend autant aux autres, après une erreur qu’il a du mal à accepter.
Hoedt, c’est l’histoire d’un bon défenseur qui se pense très bon. Avec ses qualités (relance, puissance physique, leadership), il devrait pouvoir cacher ses défauts (lenteur, placement défaillant) dans la majorité des matchs de championnat. À condition d’accepter ses lacunes et d’être associé à des éléments défensifs qui compensent les manquements. Ce qui n’a pas toujours été le cas pendant sa période au RSCA.
Affirmer que le chapitre Hoedt est définitivement clos au Sporting serait mal connaître Mazzù. L’entraîneur est un rassembleur qui adore relancer les mecs dans le dur, surtout quand ils ont le métier qui, à ses yeux, manque trop dans le vestiaire. C’est le genre de défi qu’il a relevé tout au long de sa carrière. À Charleroi, il a parfois eu des relations tumultueuses avec Clément Tainmont sans jamais l’écarter définitivement. Mais s’il estime qu’un joueur est toxique pour son groupe, il pourra trancher dans le vif. Il l’avait fait avec Francis N’Ganga.