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Catastrophe de Fukushima : un tribunal affirme la responsabilité de Tepco et du gouvernement japonais

La Haute Cour de Sendai a ordonné de verser 1,01 milliard de yens, soit 8,2 millions d’euros de dédommagement à 3 550 des plaignants.

Par  (Tokyo, correspondance)

Publié le 03 octobre 2020 à 11h44, modifié le 04 octobre 2020 à 00h33

Temps de Lecture 3 min.

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Manifestation devant la Haute cour de Sendai, pour la responsabilité de l’Etat japonais et de la Compagnie d’électricité de Tokyo (Tepco), le 30 septembre.

Les victimes de la catastrophe nucléaire de Fukushima ont ressenti un réel soulagement à l’annonce du jugement rendu en appel le 30 septembre, affirmant l’égale responsabilité de l’Etat japonais et de la Compagnie d’électricité de Tokyo (Tepco) dans le drame causé par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011.

« Aujourd’hui, je veux rentrer à la maison et boire du saké devant le portrait de mon père », a déclaré au quotidien Mainichi, Kazuya Tarukawa, un habitant de Sukagawa, petite ville du département de Fukushima (Nord-Est) à 80 kilomètres de la centrale, et l’un des 3 650 plaignants à l’origine de la procédure. Son père s’était suicidé fin mars 2011, quand les autorités lui avaient interdit de vendre son riz et ses légumes biologiques à cause des retombées radioactives.

Le jugement rendu par la Haute Cour de Sendai (Nord-Est), qui a ordonné de verser un total de 1,01 milliard de yens (8,2 millions d’euros) de dédommagement à 3 550 des plaignants, s’appuie sur une évaluation du risque de puissants tremblements de terre, réalisée en 2002 par le ministère des sciences. D’après cette étude, le département de Fukushima pouvait être touché par un tsunami de 15,7 mètres.

Le gouvernement et Tepco auraient fait preuve de négligences en ne mettant pas en œuvre les mesures de prévention nécessaires. « L’autorité de régulation n’a, de ce fait, pas rempli le rôle qu’on attendait d’elle », a tranché le tribunal. Le tsunami de mars 2011 est à l’origine de la fusion de trois des six réacteurs de la centrale de Fukushima.

Créer un précédent

« C’est une décision sans précédent qui met en évidence le refus du gouvernement et de Tepco de considérer les données qu’ils ne voulaient pas voir », fait de son côté remarquer Totaro Hatamura, de l’Université de Tokyo, qui a dirigé l’une des enquêtes sur la catastrophe de Fukushima. Le gouvernement a toujours affirmé qu’il n’avait pas pu empêcher ni le tsunami ni l’accident nucléaire. Comme Tepco, il souhaite « analyser le verdict » avant de « considérer une réponse ».

La décision de la Haute Cour de Sendai est plus sévère que celle rendue en 2017 en première instance, qui insistait sur la responsabilité de Tepco. Elle pourrait créer un précédent pour la trentaine de procédures en cours dans tout le pays. « Les plaignants dans les autres procès ont fourni des témoignages similaires. La tendance récente qui voit les tribunaux rejeter leurs plaintes pourrait être inversée », estime Masafumi Yokemoto, spécialiste de politique environnementale à l’Université d’Osaka.

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