En prison, on a voté pour le Rassemblement national et la France insoumise
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Pour la première fois, les prisonniers français ont pu voter par correspondance lors de ces élections européennes. 4.413 détenus ont voté. Jusqu'ici, ils ne pouvaient voter que par procuration ou lors d'une permission de sortie, ce qui rendait très compliquée leur participation aux scrutins.
Les détenus français ont voté par correspondance à ces élections européennes et c’était une première au sein des prisons françaises. Mais la tendance n'a pas été si différente de celle au niveau national, puisque les détenus ont placé en tête la liste R, selon les résultats du ministère de la Justice. Ce vote inédit a été organisé de lundi à mercredi dans 165 des 188 établissements pénitentiaires de métropole et d'Outre-Mer, avec un taux de participation qui s'élève à 84,78%, supérieur à celui au niveau national.
Parmi les 5.184 détenus admis au vote, une partie a obtenu entretemps une libération ou un aménagement de peine, et 4.915 étaient donc en capacité de voter. Le nombre de suffrages exprimés s'établit à 4.053 sur 4.413 votants, selon les chiffres transmis par le ministère de la Justice.
La liste RN est arrivée en tête avec 956 voix, soit 23,6%. Viennent ensuite La France Insoumise (19,7%), LREM (9%) et EELV (8,9%) qui sont au coude-à-coude. La liste de Benoît Hamon (5,1%) se place en cinquième position, devant celles d'Urgence écologie et de Place publique. Les deux partisans d'une sortie de la France de l'Union européenne, Florian Philippot (Les Patriotes) et François Asselineau (UPR) obtiennent respectivement 2,6% et 2,4%. Le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) recueille 2,3%.
Les "gilets jaunes" qui présentaient deux listes, totalisent 120 voix, dont 102 pour la seule "Alliance jaune" menée par le chanteur Francis Lalanne (2,5%). La liste Les Républicains n'arrive qu'en treizième position avec 1,9% (soit 77 suffrages). Le dépouillement des bulletins et la proclamation ont eu lieu au siège du ministère de la Justice, ce qui fait que les résultats seront rattachés au 1er arrondissement de Paris.
Promesse de campagne d'Emmanuel Macron
Cette nouvelle modalité pour faciliter le vote des détenus a été introduite par la loi de programmation et de réforme pour la justice du 23 mars, il s’agissait d’une promesse d'Emmanuel Macron. Auparavant, seuls les votes par procuration ou lors d'une permission de sortir étaient autorisés. Lors de la présidentielle de 2017, 809 détenus avaient ainsi pu faire une procuration et 200 s'étaient vu accorder une permission de sortir pour aller voter.
Références