Catherine Texier - Directrice du nouveau Frac - Artothèque de Limoges - "C'est un cadeau énorme"

"Vous savez ce qu'on fera le jour de l'inauguration après le passage de la ministre de la Culture ? Un bal populaire !" Catherine Texier ou l'art de bousculer les codes. Le 20 mai prochain, quand l'heure des officiels sera terminée, on pourra danser dans la rue où donne le Frac. Parce qu'il est au cœur de la ville, parce qu'il doit être avant tout le lieu de tous. "Une maison, un espace dans lequel on se sent libre, autorisé, d'entrer." Marteler, dire que l'entrée sera gratuite, qu'à l'intérieur de ce lieu, grande verrière et architecture Eiffel, il y aura un café lecture en guise de guichet d'accueil. La nouvelle directrice y tient. Il faut que passé l'euphorie de l'ouverture, les visiteurs reviennent. "Même 10 minutes."

Parler avec Catherine Texier, c'est comprendre une certaine fierté d'appartenance. Être née à Limoges, y avoir fait ses études, s'être impliquée dans la chose culturelle, la chose publique, il en résulte un chemin de vie, un cheminement. Chez elle, l'art était autorisé, mais il n'était pas présent. "C'étaient plutôt les livres." Il faut une rencontre avec un professeur au collège, pour comprendre la dimension de l'art. "C'est un langage et je me sentais définitivement à ma place." Elle poussera les portes de l'école d'art de Limoges, elle créera l'artothèque de la ville (prêt d'œuvres sur le même principe que la bibliothèque). Catherine Texier ou l'art de partager. "On rencontre une œuvre d'art."

Il faut observer les yeux de la dame quand elle regarde le lieu. "Un jour, avant que tout le monde ne s'installe ici, je suis venue un week-end. Je suis restée trois heures. C'était mon moment à moi. Parfois, j'ai du mal à en partir." Elle vous dira volontiers que le Frac, est devenu un personnage. Elle vous prend à témoin. "Vous voyez cette boîte ?" Elle montre l'espace qui sépare le café de l'entrée, de l'espace d'exposition, un carré sur deux étages (à l'étage, un espace d'exposition, au-dessous, un espace immersif où le visiteur pourra entrer et découvrir, de manière virtuelle, l'ensemble de la collection du Frac). Pour Catherine, c'est en quelque sorte le cerveau-cœur du Frac, la façade sur laquelle seront projetées des œuvres, la peau. On l'écoute, on regarde une nouvelle fois, et on se dit qu'elle n'a pas tout à fait tort. Que ce site (ancienne imprimerie) a quelque chose à dire au visiteur. "L'art est une façon d'être au monde, tout le monde y a droit." La quinquagénaire ? (elle n'a jamais voulu dire son âge) rappelle que les Fracs sont nés de la décentralisation, qu'il y en a un par région et qu'ouvrir un lieu de culture, aujourd'hui, à l'heure où l'on coupe dans les budgets cultures, est une "nécessité". Catherine Texier ou l'art de conclure.

Pour plus d'informations sur les futures expositions du Frac de Limoges, c'est ici. Rendez-vous le 20 mai prochain, pour découvrir le lieu.