Cette fois, l'été saint-gillois sera mouvementé: quel visage aura l'Union la saison prochaine ?
Vice-championne surprise, l’Union prépare une saison 2022-23 où il faudra être compétitif sur trois tableaux. Le mercato saint-gillois ne sera pas de tout repos.
- Publié le 20-05-2022 à 07h41
- Mis à jour le 20-05-2022 à 17h48
Dimanche, face à l’Antwerp, l’Union disputera le 42e match d’une saison qui a démarré le 25 juillet par un succès 1-3 à Anderlecht qui avait fait grand bruit. Déjà assurée de voir son équipe terminer à la seconde place depuis sa victoire sur la même pelouse, dimanche passé, la direction saint-gilloise travaille à la construction du noyau et à la préparation de l’exercice 2022-23 depuis un moment.
Ce ne sera pas une tâche facile et l’on entend déjà, dans les coulisses du club, que faire aussi bien que ce qui a été réalisé cette saison sera quasiment impossible. Mais cela ne veut pas dire que l’ambition de disputer les playoffs, 1 si possible, ne sera pas là. Au contraire. L’Union ne veut pas être un feu de paille.
Voici ce à quoi on peut s’attendre pour les prochaines semaines, lors d’un mercato qui ne sera pas de tout repos puisque pas mal de joueurs sont en fin de bail, alors que d’autres sont convoités. Il n’y avait eu que huit nouveaux arrivants l’été passé et l’ossature de l’équipe de D1B avait à peine bougé. Ce sera différent, cette fois.
Quelles sont les échéances estivales ?
Après le dernier devoir de la saison, dimanche, les joueurs repasseront au centre d’entraînement de Lierre lundi pour des soins si nécessaire et pour vider leurs casiers. La date de la reprise des entraînements a été fixée au 20 juin pour des tests physiques, et au 27 pour les internationaux qui auront joué les prolongations en sélection début juin. Cela fera une préparation de quatre semaines, seulement, puisque la première journée du championnat aura lieu l’avant-dernier week-end de juillet (22-23-24).
Cette reprise se fera avec deux échéances à court terme en tête : le début du championnat, donc, et, surtout, le troisième tour préliminaire de Ligue des champions. C’est le lot des équipes belges engagées en éliminatoires européens : il faut être prêt tout de suite, pour des tours qualificatifs qui sont cruciaux pour le reste de la saison. Atteindre les barrages ramènerait 5 millions € de prime UEFA dans les caisses. Dans le cas de l’Union, un échec au troisième tour (2-3 et 9 août) ou en barrages (16-17 et 23-24 août) ne serait pas rédhibitoire puisque le vice-champion de Belgique disputerait de toute manière six matchs de poules, mais en Ligue Europa.
Un stage aura-t-il lieu ? C’est à voir, tant le calendrier sera serré cet été.
Finalement, le premier grand rendez-vous de l’Union sera le tirage au sort du 18 juillet, qui lui dévoilera son adversaire de ce troisième tour. Ce sera de toute façon du costaud : Benfica, ou les Glasgow Rangers (qui ont loupé l’occasion d’obtenir un ticket direct pour les poules de C1 mercredi soir en s’inclinant aux tirs au but en finale de Ligue Europa face à Francfort), ou, peut-être, l’OM (qui doit encore valider son ticket en championnat samedi), ou le Dinamo Kiev (qui entre en lice un tour plus tôt).
Qui va partir ?
C'est la grande question, évidemment. On sait déjà que Deniz Undav va rejoindre Brighton, qui l'a acheté en janvier pour un montant record pour le matricule 10 d'environ 7 millions €, et laissé en prêt à l'Union jusqu'en juin. Ce n'est pas tout : Alex Millan, prêté par Villarreal en janvier après une première moitié de saison au Cercle, n'a pas convaincu. Le promu n'a donc pas levé l'option dont il disposait dans son contrat, contrairement à un Lazare Amani, par exemple, qui devrait bien rester, lui, pour continuer à grandir.
Le secteur offensif sera également orphelin de deux autres joueurs qui vont retourner chez les Seagulls : Kaoru Mitoma, qui semble prêt pour le défi de la Premier League. Et Kazper Kozlowski. Le prodige polonais, suivi de près par tout son pays, était attendu au dernier mercato comme une recrue qui allait amener un gros plus, mais, au final, il aura déçu. Il n'a été décisif qu'à une reprise, à Charleroi, où il a provoqué un penalty. Ça fait peu pour un joueur acheté en janvier 10 millions € par Brighton à Pognon Szczecin et prêté au club cousin dans la foulée. Le médian offensif aura besoin d'être à nouveau prêté en 2022-23 avant de découvrir la Premier League, mais ce ne devrait pas être à l'Union.
Pour Jonas Bager, les choses sont claires : l'option figurant dans son contrat n'a pas été levée et le défenseur danois est libre… même si, sait-on jamais, les deux parties pourraient trouver un accord pour le reprolonger.
Casper Nielsen, soucieux d'intégrer la sélection danoise, s'apprête à faire le grand saut vers un club de l'un des meilleurs championnats d'Europe. Le vice-capitaine, médian défensif moderne par excellence, a montré qu'il en a l'étoffe, même s'il ne rejetterait pas un Club Bruges, qui jouera la C1. La direction de la RUSG lui avait promis en début de saison qu'elle ne lui mettrait pas de bâton dans les roues si une offre intéressante arrivait sur la table. Reste à voir, dix mois plus tard, à combien elle estime le "juste" prix de celui qui est monté en puissance au fil des journées sans jamais rater un match. Lâcherait-elle le joueur de 28 ans pour moins de 5 millions € ? Quoi qu'il en soit, Nielsen quittera Bruxelles cet été, c'est certain.
Enfin, le médian italien Lorenzo Paolucci, arrivé gratuitement l'été passé et qui a rejoint l'équipe B début 2022, peut se trouver un autre club.
quel visage pour les clubs de Pro League en 2022-2023
Qui pourrait partir ?
Loïc Lapoussin est un autre joueur au profil intéressant et à qui il ne reste plus qu'un an de contrat, en prime. Soit l'Union le prolonge pour ne pas le perdre gratuitement l'été prochain, soit elle monnaie son transfert. Après trois ans passés en Belgique, l'international malgache de 26 ans pourrait être tenté d'aller voir ailleurs. Ismaël Kandouss arrive également à un an de l'échéance de son bail. Il y a donc un choix crucial à poser, ici aussi.
Teddy Teuma, un meneur axial relayeur à la fois capable de glisser la bonne passe, de marquer et de faire le boulot défensif, a tapé dans l'œil de pas mal d'autres clubs. Ce ne sera pas évident pour l'Union de garder son capitaine, qui a fait le tour de la question, après trois ans chez les Jaune et Bleu, et a des envies d'ailleurs.
Le contexte est différent pour Siebe Van der Heyden. Très fiable et titulaire indiscutable avant janvier, le défenseur a vu Machida lui passer devant et a payé son manque de temps de jeu par une non-sélection chez les Diables rouges. Le gaucher japonais, excellent, est prêté jusqu'en 2023 et ne va pas bouger. Van der Heyden doit donc sentir s'il y a une place de titulaire pour lui aux côtés de Machida, un des deux jouant alors dans l'axe… Ou réfléchir à un départ pour tenter de s'imposer dans le groupe des Diables.
Damien Marcq et Guillaume François, qui arrivent en fin de contrat, vont discuter avec la direction, qui avait laissé toutes les négociations en suspens durant les playoffs. Il n'est pas certain qu'ils restent, même si leur profil de remplaçant au rôle bien défini et leur statut dans le vestiaire sont très appréciés. François possède l'avantage supplémentaire d'être belge, ce qui est important au moment de coucher les 18 noms sur la feuille. Même cas de figure pour Lucas Pirard, dont le contrat se termine en juin également.
Last but not least : que fera Felice Mazzù ? Le T1 a un CDI et se sent bien à l'Union, mais il aura besoin d'être certain que c'est bien un projet ambitieux qui sera monté pour la saison prochaine, d'autant qu'il sait que faire aussi bien que cette saison sera une gageure. Par ailleurs, ce qu'il a réalisé avec l'Union l'a replacé au sommet de la liste de nombreux clubs à la recherche d'un entraîneur.
Quels profils sont recherchés ?
Il faudra donc compenser de nombreux départs. Et ce ne sera pas une mince affaire, d'autant que Philippe Bormans a déjà assuré dimanche au micro d'Eleven Sports que l'Union compte agrandir un noyau qui n'était pas très large cette saison. "On sait qu'on va jouer près de 30 matchs entre la mi-juillet et la mi-novembre (NdlR : le championnat s'arrêtera le 13 novembre et la Coupe du monde commencera le 21). C'est énorme. On sait qu'on devra avoir un effectif plus large, mais on va travailler là-dessus et on a des moyens pour y parvenir. On veut aller loin en Europe ", affirme le CEO.
Car l’équipe jouera cette fois sur trois tableaux.
C'est en attaque que le chantier s'annonce le plus grand, vu la perte d'Undav, le meilleur buteur, qui est aussi un joueur capable de délivrer des assists et de redescendre défendre. L'Union est en chasse d'un joueur de son style depuis un moment et il se dit même qu'elle l'aurait trouvé. Vu que Millan ne sera pas conservé, il faudra recruter deux avants. Felice Mazzù avait dit, récemment : " C'est sûr que dans un système à deux attaquants ce serait bien d'avoir un secteur plus fourni. C'est un travail sur lequel on va se pencher ."
Autre secteur de grande qualité à reconstruire : le milieu, surtout si deux des membres du fantastique triangle axial s’en vont. Il faudra trouver une relève solide.
Sur les côtés, le départ de Mitoma devra être compensé en dénichant un ailier offensif dribbleur et percutant… voire deux, si Lapoussin s’en va également.
Enfin, en défense, il faudra dénicher un droitier puisque Bager ne devrait pas rester… et même deux si Kandouss s’en va également.
Le travail ne manque pas, mais la bonne nouvelle, c’est que la direction unioniste se penche sur cela depuis un moment déjà. Elle compte grandir pas à pas au niveau des dépenses aussi, sans faire de folie, a déjà prévenu Bormans. Fidèle à une façon de fonctionner qui a fait ses preuves lors des deux précédentes saisons.