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Ce que j'ay oublié d'y mettre : essai sur l'invention poétique dans le coq-à-l'âne de Clément Marot

De David Claivaz chez Ed. universitaires Fribourg

Collection : Seges
Broché 162 pages
Paru le 13/12/2000
23,57
Indisponible

La poésie de Clément Marot a tout pour faire fuir les critiques littéraires : la position du poète dans l'histoire de la littérature française, éternellement précaire entre Grande Rhétorique et Pléiade, le texte des poèmes considéré comme trop transparent pour ne pas tenir en échec l'analyse, la nature de l'inspiration marotique elle-même, qui n'a pas grand-chose à voir avec ce que romantiques et symbolistes nous ont appris à aimer dans l'œuvre de génie.

Mais la muse marotine possède un charme irrésistible, charme qui éclate à chaque vers dans les coq-à-l'âne. Le genre inventé par Clément Marot donne une variation sur l'éternel thème de la liaison entre ironie et profondeur.

L'approche du coq-à-l'âne nécessite cependant un appareil critique qui n'est pas sans rappeler le large éventail des disciplines des arts libéraux : ressources de la théorie littéraire (Derrida, Kristeva, Fumaroli, Jauss, Genette), de la philosophie de l'ironie (Jankélévitch), des études linguistiques (Berrendonner, Grice), de la théorie mathématique (Ruelle, Serre).

Petit à petit, la beauté étrange du coq-à-l'âne s'éclaire. On comprend que le genre est un des nombreux avatars de la rhétorique du naturel et de la conversation propre au génie de la langue française. On voit comment il est une parodie de la parodie au sein du genre épistolaire. On mesure l'ordre invisible qui engendre le désordre. On devine, finalement, pourquoi seul Lyon Jamet s'est montré capable de donner des coq-à-l'âne comparables à ceux de Marot.

Sans remettre en cause les études récentes sur la réception de l'œuvre de Marot et ses résonances évangéliques, l'essai de David Claivaz offre un point de vue nouveau en ce qu'il propose de privilégier la question de la production. La traditionnelle partition de l'œuvre entre inspiration légère et inspiration religieuse demande alors à être dépassée au profit d'une étude des procédures expliquant le passage de la Déploration de Florimond Robertet au Blason du Beau Tetin, des Epigrammes à la traduction des Psaumes.

Ce que j'ay oublié d'y mettre de David Claivaz chez Ed. universitaires Fribourg
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