- Surcharge de travail, objectifs mal définis, mauvaises relations avec les collègues, bruit permanent…
- Une vaste étude montre que 61 % des Français subissent un stress régulier au travail.
- Les travailleurs précaires et les plus âgés en pâtissent davantage.
"Nous ferons de la santé mentale la Grande Cause Nationale 2025". Lors de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale, Michel Barnier en a fait un objectif clair : mettre tout en œuvre pour que nous allions mieux dans notre tête.
Une récente étude sur le stress au travail montre que le chemin à parcourir reste semé d’embûches. Le rapport "People at Work 2024 : l’étude Workforce View" étudie les comportements des salariés face au monde du travail. Le cabinet de ressources humaines ADP Research a interrogé 34 612 actifs dans 18 pays, dont 1 929 en France.
Résultat, 61 % des travailleurs français ressentent du stress au travail au moins une fois par semaine. Certes, ce chiffre baisse de 10 points par rapport à l’année dernière, mais les salariés victimes d’un stress quotidien élevé sont de plus en plus nombreux. Les femmes de tout âge semblent davantage touchées : elles représentent 23 % des salariées contre 15 % des hommes.
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Des travailleurs précaires et âgés plus stressés
Dans le détail, près d’un quart des salariés intérimaires et des stagiaires souffrent davantage de stress au quotidien. Autrement dit, plus vous êtes précaires, plus vous avez de chance de vous retrouver anxieux au travail. De la même manière, plus les travailleurs avancent en âge, plus ils révèlent souffrir d’un fort niveau de stress. 22 % des personnes âgées de 45 à 54 ans reconnaissent se sentir stressées tous les jours. Les secteurs les plus touchés sont la culture (81 % des salariés stressés au moins une fois par semaine) et la santé (22 % des salariés stressés quotidiennement).
Des remèdes encore embryonnaires
Près d’un tiers des salariés regrette que leur employeur ne prenne aucune mesure pour favoriser leur bien-être mental. Environ la moitié estime que leurs managers et collègues ne sont pas en mesure d'aborder cette question sans porter de jugement. Les chiffres montrent pourtant que les salariés qui se sentent soutenus par leurs supérieurs et leurs collègues sont moins susceptibles d'appartenir à la catégorie "stress élevé". Carlos Fontelas de Carvalho, président d’ADP France et Europe centrale, commente : "Le rôle de la communication et du dialogue entre manager et collaborateur est primordial."
En France, certains employeurs demeurent conscients des risques que le stress peut générer sur leurs employés. Ils s’efforcent de trouver des solutions pour leur apporter du soutien. 14 % des entreprises garantissent un droit à la déconnexion après les heures de travail. 13 % proposent également des pauses de gestion du stress en mettant notamment à disposition des salles zen, en organisant des activités de bien-être, des cours de méditation, etc. 12 % offrent encore des jours de congé supplémentaires. "L’organisation dans son ensemble et notamment les services RH doivent être dotés des bons outils qui leur permettent de dégager du temps, par exemple sur certaines tâches administratives chronophages, pour se concentrer sur leurs équipes, et ainsi accompagner les managers et mener des enquêtes ouvertes pour mesurer réellement le ressenti des collaborateurs vis-à-vis du stress et son évolution"
, conclut Carlos Fontelas de Carvalho.